[LE TRAVAIL. - Une valeur en voie de disparition | Dominique Méda]

Un excellent livre sur le travail, son histoire, ses utopies, ses idéologies... Le thème du travail regroupe, du coup, les thèmes de la politique, de l'économie... en clair de tout ce qui fait la vie et le débat d'une société.

Plein de bonnes choses à prendre dans cet essai, dont voici la table des matières :

Introduction
L'ACTUEL PARADOXE DES SOCIETES FONDEES SUR LE TRAVAIL
DES SOCIETES SANS TRAVAIL ?
ACTE I : L'INVENTION DU TRAVAIL
ACTE II : LE TRAVAIL, ESSENCE DE L'HOMME
ACTE III : DE LA LIBERATION DU TRAVAIL AU PLEIN EMPLOI
L'UTOPIE DU TRAVAIL LIBERE
LE TRAVAIL, LIEN SOCIAL
CRITIQUE DE L'ECONOMIE
REINVENTER LA POLITIQUE : SORTIR DU CONTRACTUALISME
DESENCHANTER LE TRAVAIL

Et comme je lis en ce moment Ivan Illich, oeuvres complètes vol.2, avec des livres comme "le chômage créateur", ou "le travail fantôme"... je ne suis pas hors sujet ;-D et ça fait un beau complément.

Au plaisir de lire!

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Bonjour Laudateur,
ce livre m'a l'air fort intéressant et je le capture. Mais je voudrais te demander quand même : est-ce que, pour l'auteure, c'est le travail qui est en voie de disparition ou sa considération comme valeur ?
En d'autres termes, est-ce aussi "subversif" qu'Illich (vu que tu les lis en parallèle) ?
J'avais eu l'occasion de lire un ouvrage sur ce thème, publié par Autrement (je l'ai noté dans ce site), mais il était un peu daté, sans être moins intéressant.

Salut,

Comment dire???
Je n'emploierai pas le terme subversif, concernant Méda. Mais en gros - et d'après ce que j'ai compris - elle montre que le travail n'est pas une valeur. Ou en tout cas que la valeur qu'on lui a donné tend à disparaitre justement parce que ce n'est pas une valeur. En même temps dire ça ne reflète pas exactement la pensée de l'auteure, c'est compliqué de ne pas faire dans le raccourci.
Ce que je peux dire, c'est qu'elle trace l'histoire du travail (ou de ce qu'on appelle tel), qu'elle différencie travail, emploi, labeur, ouvrage... pour mieux nous faire appréhender que le travail salarié n'est pas le tout du travail, et c'est là que je relie à Illich (notamment la notion de travail fantôme et d'économie vernaculaire).

C'est aussi le constat qu'on nous barbe avec "la travail" comment une obligation sociale alors même que ce qu'on nous propose en la matière est en voie de disparition. Vous devez travailler mais y'a pas de travail. Et qu'il convient du coup de repenser le travail dans nos sociétés.

Bref, il est vraiment fort intéressant.
Il y a un degré de subversivité, comme toute critique sociale (mais à ce niveau-là tout discours devient subversif...) Si elle est subversive, elle l'est peut-être autant que Robert Castel (peut-on dire de Castel qu'il est subversif???), mais certainement pas comme Ellul (qu'elle ne cite pas - alors que j'y ai trouvé beaucoup de points communs - le connait-elle?) ou Illich (qu'elle cite à un moment en disant - c'est son avis - qu'il a fait fausse route, tout en désignant la réalité des choses).

Merci. Je comprends mieux et suis d'autant plus intéressé.