L'agora des livres :: Voir le sujet - [Les Aventures De Sherlock Holmes

rivax

Premier opus de nouvelles de Sherlock Holmes. Douze histoires d'intérêt variable. La structure de l'histoire est assez statique : un client se présente chez Sherlock à Baker street pour lui faire part de son problème. Il résume son problème avec moult détails (nécessaires à Holmes pour faire jouer son talent d'analyste) et beaucoup de talent. Holmes réfléchit, enquête parfois pour corroborer ses impressions et livre la solution.

Dans quelques histoires, l'intérêt n'est que l'histoire racontée par la victime. Dans le pouce de l'ingénieur, Sherlock n'a même pas besoins de réfléchir, la maison où la victime a failli trouver la mort brule quand ils arrivent à la gare voisine.

En bref, une lecture agréable, parfois un peu désuète, un vrai plaisir de découvrir le Londres victorien, une belle plume...

Spoiler:

Un scandale en Bohême : Holmes est prié par le roi de Bohême de récupérer une photo comprométante détenue par un amour de jeunesse. Celle-ci ne veut pas la rendre et plusieurs tentatives pour la récupérer ont échoué. Holmes ruse, se déguise, parvient à approcher la photographie mais celle-ci lui échappe au dernier moment car sa propriétaire a éventé l'astuce. Première rencontre entre Holmes et Irène Adler.

la ligue des rouquins : un honnête commerçant est embauché par une associations philanthropique pour recopier l'Encyclopedia Britannica tous les jours pendant quatre heure. Quand l'association met la clé sous la porte, il demande à Holmes d'enquêter pour découvrir le fin mot de l'histoire.

Une affaire d'identité: une jeune femme demande à Holmes de retrouver son futur époux : il a disparu le jour de la noce. Une sombre affaire de captation d'héritage.le

le mystère du Val Bonscombe: un règlement de comptes à la campagne. Le fils est soupçonné d'avoir tué le père. La promise doute...

les cinq pépins d'orange : un anglais revient au pays après avoir fait fortune en Floride. Il reçoit une menace de mort : cinq pépins d'orange dans une enveloppe logotypée KKK. Un sigle qui n'avait pas, en Angleterre en 1890 la même sinistre renommée qu'aujourd'hui. C'est bien du Klan qu'il s'agit, dans une histoire où le fonds a plus d'intérêt que la chute.

l'homme à la lèvre fendue : une disparition étrange.

l'escarboucle bleue : on trouve une pierre précieuse volée dans le jabot d'une oie. Sherlock mène l'enquête tambour battant en remontant la route de l'oie pour confronter le coupable.

le ruban moucheté : déjà lu dans un autre opus

le pouce de l'ingénieur : un ingénieur hydraulicien qui vient d'échapper à une mort atroce raconte son périple à Holmes et demande son aide.

Un aristocrate célibataire : une histoire pas très intéressante d'épouse qui disparait le jour de son mariage.

le diadème de béryls : un bijou d'une grande valeur est volé chez un banquier

les Hêtres rouge : une sordide histoire de captation d'héritage. Le récit fait froid dans le dos.

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apo · **Posté:** Jeu 25 Mar 2010 22:08 **Sujet du message:**

"Lecture désuète", certes : c'était les débuts du genre et je trouve que le suspens est dû à la logique des déductions de SH, et non à la trame (encore que...). La valeur réside donc dans la solidité du personnage, son originalité, sa cohérence dans le temps, plus que dans les histoires, qui étaient publiées en feuilleton (à intervalles plutôt rapprochés pour certaines) dans le Strand Magazine. Londres victorien, bien entendu, une fresque socio-historique de la ville, mais aussi de cette mentalité impériale de l'époque... As-tu remarqué combien d'histoires ont des antécédents "ailleurs", ou concernent des personnages qui sont rentrés refaire leur vie en Angleterre après des aventures coloniales ? Sans parler de la présence des étrangers ou des moeurs exotiques...
Le lire dans le texte est aussi un plaisir tout particulier, grâce à la richesse des registres de langue, du plus élevé au plus argotique. Un plaisir que je m'accorde très rarement, étant donné que depuis des années et des années je n'ai pas terminé mon édition complète et illustrée, fac-simile du STRAND.

rivax · **Posté:** Ven 26 Mar 2010 21:57 **Sujet du message:**

« apo » a écrit:

"Lecture désuète", certes : c'était les débuts du genre et je trouve que le suspens est dû à la logique des déductions de SH, et non à la trame (encore que...).

çà dépend des histoires. Il y en a certaines (le pouce de l'ingénieur, les hêtres rouges et, dans une certaine mesure, la bande mouchetée) où c'est le récit de sa mésaventure par la victime qui fondent le suspense.

Comme toi, l'attrait pour l'exotisme m'a marqué. J'ai aussi remarqué la place particulière qu'occupent les Etats-Unis, une terre hostile, dure, qui fabrique des criminels (une vision qu'on retrouve aussi dans 'la vallée de la peur').

J'ai bien envie d'en lire en VO...je crois que je le ferai pour le prochain opus.