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Laudateur

[La fête et les jeunes - Espaces publics incertains | Christophe Moreau, André Sauvage]

La question de la jeunesse dans les espaces publics est fondamentale dans notre société occidentale contemporaine. C'est le point de mire des mesures sécuritaires, mais aussi le point de mire des éducateurs. Cette question pose aussi la question de la place des adultes dans l'espace public : pourquoi le désertent-ils, pourquoi n'y font-ils que passer (le plus souvent dans une attitude marchande), et pourquoi ne l'habitent-ils plus? Voici les questions que je me pose à ce sujet, questions que je travaille.

Ce livre y répond peu (je m'attendais à autre chose).
D'abord, la lecture m'a ennuyé, je ne l'ai pas lu mais survolé. Ce qui est rare. Le style, le langage, bref, ça ne me parlait pas.

Mais ce livre apporte des éléments de compréhension intéressants concernant les jeunes, ou plutôt ce qu'il est convenu d'appeler "la jeunesse", parce que notre époque a un vrai problème avec sa jeunesse : aujourd'hui, on est jeune quand on sort de l'enfance (avec la préadolescence, ça commence vers 9 ans!!!) et on en sort vers 30 ans (quand on en sort!!!).
Ce livre parle aussi de ce qu'est la fête dans la vie sociale. Ca m'a moins intéressé, moi, la question de la fête dans la société et ses répercussions socio-mythologiques... Mais bon, c'est dommage, le livre ne parle presque que de ça.

La seule partie qui m'aie vraiment passionnée, c'est lorsque Christophe Moreau évoque les raisons de la disparition de la vie sociale dans les espaces publics. C'est très (trop) court, ça tient en deux-trois pages, mais c'est une clé que j'attendais. En gros, c'est très lié à l'individualisation de l'habitat (enfermement sur soi et entre-soi). De fait, on n'habite plus sa rue, puisqu'on a accès à tout de chez soi, et lorsqu'on sort, c'est pour passer, en général et de plus en plus, passer de sa maison à sa voiture... La rue n'étant plus habitée, on n'y supporte plus aucun bruit, et tout bruit devient suspect.

C'est des études sur ce sujet qui m'intéressent, mais là ça a tourné court, alors que j'imaginais que ce livre y répondait. Tant pis pour moi ;-D

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« Laudateur » a écrit:

En gros, c'est très lié à l'individualisation de l'habitat (enfermement sur soi et entre-soi). De fait, on n'habite plus sa rue, puisqu'on a accès à tout de chez soi, et lorsqu'on sort, c'est pour passer, en général et de plus en plus, passer de sa maison à sa voiture... La rue n'étant plus habitée, on n'y supporte plus aucun bruit, et tout bruit devient suspect.

Oui, sauf lorsque les migrants nous ramènent des modes d'appropriation de l'espace urbain qui se sont perdus (ou qui ont été découragés par un urbanisme ad hoc) chez nous. Tu devrais voir les rues parisiennes du 10ème (autour de Château d'Eau) ou l'ensemble du centre ville de Saint-Denis (à l'ombre de la cathédrale aux tombeaux des rois de France !). Comme tu vois, je ne parle pas de banlieues, mais d'une synthèse que je trouve très à mon goût.
Au-delà du côté folklorique (et/ou architectural), de véritables enjeux d'urbanisme et d'assainissement des centres villes (lieux traditionnellement "inconfortables" pour la circulation automobile, mais très adaptés au mode de vie dans l'agora d'antan) sont en présence, et des études sérieuses furent menées (de façon pionnière il y a plus de vingt ans) sur Marseille. Maintenant, on en parle moins...