Johannes, fils du meunier, est amoureux de la belle Victoria, la fille du châtelain. Mais ils ne sont pas du même monde, alors Johannes aime en silence...
Dans leur enfance, tous les enfants des bourgeois alentours s'amusent sur les terres du châtelain, avec le fils et la fille de celui-ci. Johannes, le fils du meunier, doit subir leurs caprices : les mener en barque faire leurs promenades, monter sagement la garde pendant qu'eux partent sur les sentiers... et souffrir leurs brimades. Victoria, la fille du châtelain, n'a pas ce même mépris pour lui, et il se prend à rêver leur impossible amour.
Le temps passe, Johannes part à la ville, fait des études, acquiert même un début de popularité pour ses beaux poèmes d'amour... Que lui inspire bien sûr le souvenir de Victoria. Les retrouvailles sont pour lui riches en émotions. Mais Victoria, elle, qu'éprouve-t-elle? Pourquoi lui marque-t-elle parfois son intérêt, pour le rejeter par la suite?
Que de souffrances... Pauvre Johannes! Il y a temps d'autres filles qui pourraient faire son bonheur, mais il ne peut se détacher de Victoria. Elle reste un mystère pendant tout une partie du roman : qu'éprouve-t-elle réellement? Est-elle une garce sadique, qui se joue des sentiment du pauvre jeune homme? Ou aime-t-elle elle aussi, dans une souffrance encore plus grande?
L'intrigue est donc on ne peut plus classique. Une jeune fille bien née, devant obéir aux choix que son père fait pour elle, un jeune homme vertueux mais pauvre et de basse condition, un jeune bourgeois arrogant, une fille gentille comme tout mais qu'on ne pourra aimer... Vraiment rien d'original ici. Mais le style est charmant, c'est désuet, c'est suranné ; et Knut Hamsun réussit vraiment à nous faire ressentir toutes ces émotions, cet amour et cette souffrance. A tel point qu'il ne vaut mieux pas avoir le moral dans les chaussettes pour commencer cette lecture, parce que je suis sortie de ce roman franchement déprimée!
Je ne suis pas certaine qu'il s'agisse là d'un roman très représentatif de son oeuvre, mais je suis heureuse d'avoir pu découvrir Knut Hamsun, prix nobel 1920, plus franchement à la mode et pourtant belle plume.
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