[La seule certitude que j'ai, c'est d'être dans le doute | Pierre Desproges]

Court livre d’entretien entre Pierre Desproges (1939-1988), Yves Riou et Philippe Pouchain, à bâtons rompus sur tous les glands de ce monde, Lalanne, Montand, Le Poivre d’Arvor, etc., « La seule certitude que j’ai… » est un précieux recueil comme d’ailleurs tout ce qu’aura publié l’écrivain humoriste, maître déjanté de l’absurde, farouchement individualiste, précieusement anticonformiste, secrètement humaniste. Le lecteur connaissant l’œuvre du maestro du verbe ne reçoit qu’une petite piqûre de rappel chatouillant encore les zygomatiques même si les phrases lapidaires, calibrées et percutantes sont toutes connues. Celui qui découvre Pierre Desproges est un « imbécile » heureux. Ce livre d’entretien constitue une excellente entrée en matière, brève, incisive, jouissive. On sent l’intelligence à vif et la sincérité affleurant au moindre propos. On peut noter que l’auteur a quarante-sept ans lors de l’entretien : « Je me sens bien dans ma peau maintenant que j’ai quarante-sept ans » et qu’il est mort en 1988 au même âge. De la vacuité de l’existence, il a su s’extirper pour composer par la magie des mots une œuvre au noir sertie de pierres précieuses. Comme il le dit lui-même : « Je suis quelqu’un du verbe ». Son humour vrillant est servi par une écriture remarquable. Sa pensée déliée est au diapason de son aisance littéraire, ébouriffante.

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