En 1948, Christopher Isherwood entreprend avec son ami Caskey un périple en Amérique du sud ; Colombie, Equateur,Pérou,Bolivie,Argentine...n'en jetez plus ! et tout cela en à peine six mois.
Il est évident que Isherwood n'est pas le successeur de Stanley, de Livingstonne, de Speke et Burton,ou même plus près de nous de découvreurs intrépides comme Ella Maillart,Alexandra David Neel, et encore plus près de nous de Sylvain Tesson et d'Alexandre Poussin !
Isherwood ses voyages il les planifie comme Paul Morand (celui auquel il me fait le plus penser nobostant les idées politiques...) ; lettres d'introduction pour l'ambassadeur, invitations au "British council", RDV avec des écrivains "reconnus" , des artistes "en vogue", des célébrités du pays visité...
Cependant, l'homme vaut mieux que l'image qu'il donne de lui (un voyageur "mondain" qui souffre dès que les conditions de transport deviennent impossibles ou que l'air conditionné vient à manquer); Isherwood n'est pas dupe des déroulements de tapis rouges. Dans son livre il se livre à quelques analyses politico-sociologiques non dépourvues de bon sens ; d'autant que l'époque ou il entreprit son périple était minée par la rivalité est-ouest, ce qui pour un anglo-américain éduqué devait être un cas de conscience de plus...
D'un point de vue immédiatement utilitariste (j'avoue que ce fut le mien...), ce livre est un régal car les descriptions des pays traversés sont pittoresques, croustillantes,étonnantes... L'auteur, quand il n'est pas occupé à consigner les paroles d'un "Saint Jean bouche d'or" colombien, péruvien,argentin... nous livre des scènes (scénettes...) saisies sur le vif (restaurants, dans la rue, à la gare routière...). Isherwood a un oeil de ...lynx ; c'est peut-être un cliché ,certes, mais combien il s'applique à ce livre !
Et toujours suinte dans l'écriture de Christopher Isherwood la mélancholie et l'insatisfaction de se trouver ici alors que déjà ses songes l'emmènent là bas. Après avoir sévi en Amérique du sud Christopher et son ami Caskey vont prendre le bateau pour l'Afrique puis remonter sur l'Europe : Paris bien sûr, Londres, puis embarquement (Isherwood n'aime pas l'avion) pour New-York ; de là certainement train pour Los Angeles. Ouf !
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