[La Complainte des Landes perdues. T. 5, Moriganes | Jean Dufaux ; Philippe Delaby]

Après avoir narré l’accession de la princesse Sioban dans une épopée en 4 volumes, Jean Dufaux remonte le temps et déroule un nouveau cycle en s’intéressant aux Chevaliers du Pardon. Le jeune Seamus, futur mentor de Sioban, bien que novice, est au cœur de l’intrigue. Sa pureté d’âme et ses convictions vont être ébranlées, le rendant plus humain et plus touchant. Les Moriganes, des sorcières particulièrement redoutables, hantent à nouveau l’île. Reines de la métamorphose, elles savent se dissimuler sous une beauté factice et jouer des apparences à leur guise. Pourtant, une sorcière a connu l’impensable transfiguration et est devenue fée. Prête à divulguer les secrets des sorcières, elle est pourchassée par tous les suppôts de Satan. A la dialectique du bien et du mal s’ajoute celle de la beauté et de la laideur, les transformations des Moriganes étant à ce sujet éloquentes. Le mal et l’amour ont parties liées et sont exploités de manière moins pesante que dans le cycle de Sioban.
Si Jean Dufaux a su donner de nouvelles perspectives aux Complaintes des landes perdues, le souffle provient plus sûrement du dessin classique et inventif de Philippe Delaby. Le trait est précis, les couleurs sont transparentes. Le découpage de l’histoire est vif, les cadrages sont expressifs. Le lecteur se laisse porter et transporter agréablement par un récit qui ne renouvelle pas le genre mais dont la symbiose entre scénario et dessin rend grâce aux talents conjugués de deux auteurs remarquables.

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