[Sodome et Gomorrhe - A la recherche du temps perdu | Marcel Proust]
Ce tome me réconcilie avec le challenge de devoir lire "La Recherche..." cette année 2009, car
Le Côté de Guermantes m'avait fait me demander si je n'avais pas été un peu téméraire de vouloir concentrer une telle succession de pavés en si peu de temps.
Certes, le début fait craindre que Proust ne se complaise encore trop longuement dans l'énoncé minutieux des prérogatives aristocratiques des uns et des autres, mais j'ai vu très vite que le constat que je croyais oiseux, que les tomes de La Recherche sont comme les couleurs de l'arc-en-ciel, sans délimitation véritable, peut finalement aller jusqu'à dire que ces premiers énoncés n'étaient là que pour la transition. Par contre, j'ai été stupéfaite par l'audace de Proust, que j'aurais cru plus timoré, dans la peinture d'entrée de jeu d'une relation intime de Charlus avec Jupien. Le ton est donné, mais n'ira (heureusement ?) pas crescendo.
On retrouve cependant le clan Verdurin, que j'aime tant détester (avec un nom de salade, pas étonnant que j'aie l'impression d'avoir affaire à une bande d'arrivistes) et le Narrateur devient particulièrement inquiétant, trouble, manipulateur... le voyeurisme se confirme. Mais ce tome reste celui du baron de Charlus, tour à tour touchant, grotesque, exaspérant, intéressant, grossier...
A lire, le superbe magazine consacré à Proust ce mois-ci, qui souligne son ambiguité vis-à-vis de l'homosexualité ou de la judéité, questions qui, à ce stade de ma lecture, commencent à me tarauder.
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