Le désert des Tartares assume sa pleine signification seulement s'il est interprété comme une réflexion sur le sens fondamental de la vie et de l'histoire humaine.

La pensée de l'écrivain est profondément pessimiste : l'existence passe guidée par des forces obscures et souvent malveillantes, par de bizarres et d’absurdes coïncidences.

Pour échapper au vide (le désert), nous passons le temps que le destin nous a assigné, agrippés à l'attente d'un invraisemblable évènement extraordinaire, qu'il puisse finalement donner un sens à notre vie.

Le temps, entre temps, se consume toujours plus précipitamment et le voyage se conclut : seulement une mort digne et sereine pourra nous libérer de l'angoisse, en nous mettant dans une dimension éternelle et héroïque que nous avions toujours rêvé.

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Je suis assez d'accord avec Chlorine, pas d'action, il ne se passe effectivement pas grand chose, alors pourquoi ne puis-je m'empêcher de penser que ce livre est à la lisière de mes chefs d'oeuvre préférés ?
L'écriture, sans doute !

Quelqu'un m'avait dit que Le Rivage des Syrtes de Julien Gracq aurait été fort inspiré de ce grand roman de Buzzati; en fait comme s'il s'agissait de l'autre aboutissement possible de l'histoire, celui qui comporte justement l'événement et la rupture. Ceci m'avait fait lire les deux romans à peu d'intervalle. Pourtant je ne suis pas convaincu de cette parenté (au-delà, peut-être, de quelques traits communs de trame). Ceux qui ont lu les deux, qu'en disent-ils?