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[Le Général et le journaliste | Jean Mauriac, Jean-Luc B...]
Auteur    Message
amiread1



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 16 Mar 2007
Messages: 812
Localisation: Chateaudun


Posté: Dim 01 Juin 2008 21:02
MessageSujet du message: [Le Général et le journaliste | Jean Mauriac, Jean-Luc B...]
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[Le Général et le journaliste | Jean Mauriac, Jean-Luc Barré]

Un livre de souvenirs de Jean Mauriac fils cadet du grand François. Journaliste il fut ,à l'AFP, accrédité pendant une vingtaine d'années,auprés du général de Gaulle.Bien sûr combien d'autres ouvrages sur le Général commis par ses proches,ses anciens ministres, et autres compagnons de la Libération ? celui-çi n'est ni meilleur ni plus mauvais que les autres hagiographies... mais l'on sent bien l'amour et la sincérité de Jean Mauriac , et celui çi n'a aucune boutique à défendre ! D'ailleurs je me suis trouvé de nombreuses fois en accord avec ses opinions sur Vichy,la décolonisation, et aussi ,ce qui est plus surprenant venant d'un gaulliste pur et dur,sur les essais nucléaires français en Océanie et les suites désastreuses sur les populations. Mais , finalement , ce que j'ai le plus apprécié dans ce livre c'est l'évocation de l'enfance à Malagar du jeune Mauriac , ses rapports avec son père... je vous livre un petit passage qui m 'a laissé rêveur...

-"Mon père décachetait son courrier souvent le soir au dîner- "une lettre de Colette, qui la veut ?" J'étais le plus prompt à tendre la main. "Une lettre de Chardonne,une lettre de Claudel,qui la veut ? Une lettre de Cocteau ?" Je me constituais ainsi à peu de frais une collection d'autographes de tous les grands écrivains de l'époque, que je possède toujours,à l'exception des lettres de Gide et de Valéry qu 'un jour mon père à reprises."
J'imagine la scène chez mes parents à la même époque : "Qui veut une lettre de la tante Louise ? qui veut une lettre de rappel de l'EDF ? .... Ah la joie d'être "bien né" !!

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[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur Wikipedia]
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Re: [Le Général et le journaliste | Jean Mauriac, Jean-Luc B
Auteur    Message
Swann




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Inscrit le: 19 Juin 2006
Messages: 2643


Posté: Dim 01 Juin 2008 22:24
MessageSujet du message: Re: [Le Général et le journaliste | Jean Mauriac, Jean-Luc B
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« amiread1 » a écrit:
J'imagine la scène chez mes parents à la même époque : "Qui veut une lettre de la tante Louise ? qui veut une lettre de rappel de l'EDF ? .... Ah la joie d'être "bien né" !!


Wink
Et la privilège d'être capable de comprendre, plus tard, la chance des autres de posséder des lettres autographes de ce genre, même sans avoir eu cette enfance ? C'est loin d'être négligeable.
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"Le pistolier" fumant
Auteur    Message
Franz



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 01 Déc 2006
Messages: 1996
Localisation: Nîmes
Âge: 64 Lion


Posté: Lun 02 Juin 2008 15:29
MessageSujet du message: "Le pistolier" fumant
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Merci amiread1 pour ta note de lecture qui m'a fait sourire à travers la citation du fils Mauriac et ta répartie. Chez moi, il n'y avait pas de lettres, dans tous les sens du terme et les livres étaient inexistants. Déjà, la télévision, achetée à crédit, régnait en maîtresse despote avec sa chaîne unique en noir et blanc. Elle est arrivée en 1967, précédant la "révolution" à venir. Une lettre de Colette eût été impensable à l'époque car notre voisine de palier, Colette donc, mariée avec Robert, n'écrivait jamais, même pas une carte postale pour les grandes vacances. Elle aurait pu penser à ses amis les bêtes, ses voisins, qui ne partaient jamais en villégiature. Il y avait aussi le père Claudel qui livrait le charbon dans des pouches (toiles de jute, mot normand), porté à dos d'homme. Je ne crois pas qu'il écrivait celui-là aussi même avec un morceau de charbon en pogne.

Bonne semaine.

Franz
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Auteur    Message
amiread1



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Inscrit le: 16 Mar 2007
Messages: 812
Localisation: Chateaudun


Posté: Ven 06 Juin 2008 22:21
MessageSujet du message:
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Bien sûr Swann,ma note sarcastique n'avait aucune connotation méprisante ou envieuse... je mettais juste "en abîme" deux enfances ,deux mondes,deux univers complètement différents... je suis émerveillé (mais ce n'est pas vraiment le mot que je voudrais...) par "la chance" qu'a eue Jean Mauriac de cotoyer si jeune des grands écrivains, et pas seulement par les lettres que lui donnait son père puisque ces écrivains étaient souvent invités chez François Mauriac ; Jean Mauriac a 8 ans a joué avec Paul Valéry... c'est quelque chose non ? pour quelqu'un qui aime les livres et la littérature.
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Auteur    Message
amiread1



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Messages: 812
Localisation: Chateaudun


Posté: Ven 06 Juin 2008 22:59
MessageSujet du message:
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Eh oui Franz, deux univers séparés par un océan d'incompréhension ; j'ai plus ou moins connu ce que tu relates dans ta note, sauf que, quand même, à l'époque (il y a ...40 ans) je trouve que les gens écrivaient plus,même des gens "de peu" (rien de péjoratif). Moi qui garde tout , je relis des lettres , avec plaisir, d'amis ,de mes grands parents, de ma mère lorsque j'étais au service militaire ; ce ne sont pas des lettres de Claudel,Bernanos et autres Gide, mais pour moi elles ont une valeur toute différente que celle que Jean Mauriac a pu attribuer à celles qu'il obtenait de son père et qui ,a lui, n'étaient pas destinées.

PS : j'ai connu un livreur de charbon (devrions nous expliquer, Franz, aux jeunes membres de l'Agora, qu'à l'époque les gens se faisait livrer le combustible (antrhacite russe, boulets...) par des bougniats qui, à dos d'homme, remplissaient les caves en déversant "les pouches" par les soupirails (soupiraux ? non ?!) qui s'ouvraient au niveau du trottoir...) ;
bon, je plaisante... je vois d'ici les 20-25 ans de l'Agora penser en lisant ceçi: Ah les ancêtres!!! ils nous prennent vraiment pour des câves ...

Donc mon charbonnier (on y revient), s'appelait : Michelet ; de l'histoire de France il avait surtout retenu 14-18, vu qu'il avait fait la der des der... et malgré tout je pense que lui aussi avait dû écrire des lettres, à sa femme, à sa famille, des lettres peut-être plus intenses que celles que recevait François Mauriac à la même époque.
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Lettre ou pas lettre, telle est la question
Auteur    Message
Franz



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Posté: Sam 07 Juin 2008 10:34
MessageSujet du message: Lettre ou pas lettre, telle est la question
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C'est vrai amiread1, il y a des différences notables entre hier et aujourd'hui. Je n'avais même pas réalisé à quel point le livreur de charbon, le soupirail et la cave sont devenus exotiques de nos jours. Il en est toujours ainsi mais tout s'accélère, en mal. J'aime la lenteur, la décantation, la rêverie et je ne retrouve rien de cela maintenant.
Le mot "pouche" n'est peut-être pas normand mais dans notre patois, le "ch" se dit "k". D'ailleurs je crois que si certains mots anglais ont le "ch" qui se prononce "k" comme "chemical" for example, et bien cela est dû aux invasions normandes en Angleterre. Guillaume le Conquérant a mis la pâtée aux Anglois, Hastings, 1066. Bref, le père la pouk était l'ogre. "Si t'es pas sage, je l'dis au père la pouk !" Les injonctions maternelles avaient du poids à l'époque.
Enfin, tu as raison pour les lettres. Des qualités d'écriture partagées par un grand nombre de personnes ont disparu.

Bonne journée amiread1.

Franz
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Auteur    Message
Swann




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Messages: 2643


Posté: Dim 08 Juin 2008 23:22
MessageSujet du message:
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« amiread1 » a écrit:
Donc mon charbonnier (on y revient), s'appelait : Michelet ; de l'histoire de France il avait surtout retenu 14-18, vu qu'il avait fait la der des der... et malgré tout je pense que lui aussi avait dû écrire des lettres, à sa femme, à sa famille, des lettres peut-être plus intenses que celles que recevait François Mauriac à la même époque.


Je me souviens d'avoir été agréablement surprise de la qualité narrative de certaines lettres du recueil "Paroles de Poilus".
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