T comme Tango, B comme Bravo.
L’Altiplano, vaste plateau steppique raboté par les vents et accablé de silences est le lieu idéal pour s’effacer du monde et fuir les casseroles du passé. John Tango y a échoué et trouvé ses marques, entre la contemplation des montagnes nues, les lacs de sel aveuglants ou le désert d’Atacama, le coin le plus aride du gobe ou plus humainement la plongée dans les bras d’Augustina, la séduisante veuve et tenancière du Tina Bar dans l’improbable pueblo d’altitude. Quand Tango décide d’intervenir pour soustraire son ami et son jeune fils des mains de mafieux, il redevient soudainement visible pour ceux qui le traquent depuis le temps où il s’est éclipsé avec un paquet d’argent sale qu’il était censé convoyer. Tango entre aussi dans le collimateur de ses nouveaux ennemis à qui il vient de soustraire leur proie. Pris entre deux trajectoires mortelles, Tango va tenter de reprendre le dessus mais malgré ses nombreux atouts, la partie va s’avérer rude.
Le scénariste Matz a su vivifier une trame classique et donner de l’allant à son histoire. Le dessinateur Philippe Xavier réalise aussi une prestation remarquable même si quelques rigidités empèsent parfois le mouvement de ses personnages. Le rendu des paysages andins est superbe. Le bémol concernerait la mise en couleur, alléchante en couverture, appauvrie à l’intérieur. Malgré le brassage des clichés, un charme émane de l’album qui pourrait presque se lire comme un one-shot bien qu'une suite soit annoncée.
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