[Causses : de pierre & d’étoiles | texte Colette Gouvion ; photographie Renaud Dengreville]
Aborder les causses par un tel livre est un préambule en la matière de haute tenue. Les photographies sont d’une qualité exceptionnelle parce qu’elles donnent à voir un regard en accord avec le paysage. Le texte est moins enthousiasmant de prime abord avec son cortège d’expressions toutes faites, de clichés archi usés : « la féerie de la nuit » ; « une épure face au ciel » ; « hissé à fleur d’infini », etc., la liste est ouverte et les trois exemples sont pris dans les toutes premières lignes de l’ouvrage. Le texte est bien plus séduisant une fois passé le piège hirsute d’un lyrisme de pacotille car il s’ancre dans une réalité tangible, géographiquement circonscrite et précisément nommée. Il est alors possible de cheminer avec les auteurs parce qu’ils ont vraiment arpenté les lieux en toutes saisons. Les photographies et les textes entrent en résonance pour produire une étincelle poétique qui luit dans le regard du lecteur. L’attention se porte alternativement sur les étendues caussenardes et s’attarde sur des coquilles, des stries rocheuses, des plis d’ombre, des herbes remuées par le vent. La mise en page aérée agrémente encore le plaisir de la découverte. Tout ce qui est mis en valeur dans le livre peut être perçu par un marcheur un peu attentif, silencieux et ouvert. Les photographies qu’il pourra prendre en chemin pourront avoir une qualité similaire car le paysage donné à voir, à sentir, à toucher, à entendre, à goûter est une pure merveille qui ne se marchande pas et qui s’offre à tout voyageur respectueux.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]