[La Cendre aux yeux | Jean Forton, Catherine Rabier-Darnaudet (Postfacier)]
Un livre vénéneux. Un trentenaire désabusé et oisif (famille bordelaise dans le négoce des vins...), entreprend de séduire une très jeune fille (16 ans...) a seule fin de mettre une croix supplémentaire à son tableau de chasse. Ici rien du Don Juan pathétique et flamboyant ; le héros (l'anti-héros plutôt..) se coule dans la grisaille des berges de la Garonne. C'est un être veule dont la seule caractéristique tranchante est un égoïsme démesuré camouflé sous un vernis d'auto-appitoiement...
On pense à Lolita de Nabokov (que je n'ai pas lu ...) et aussi aux Liaisons dangereuses de Laclos (que j'ai lues...).Le roman est à la première personne, c'est le narrateur-séducteur qui parle. Langue superbe (du Mauriac...), et la ville de Bordeaux omniprésente (jamais citée mais Forton était de là-bas...). Un Bordeaux crépuscuaire , un Bordeaux qui ne ferait pas tâche comme port dans les mers du Nord.... Un livre magnifique et une découverte, car je ne connaissais pas du tout Jean Forton. Merci à l'éditeur !
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