Joseph O' Connor structure son roman sur une période de dix journées, rapides, intenses d'émotions, s’échelonnant de l'avant-veille du jour de Noël 1994 au jour de l'an nouveau.
L’histoire commence par un entrefilet journalistique où le compte-rendu d’un abandon survenu le 27 décembre 1948, dans un pays du nord de l’Irlande, signe la clef de sol des inquiétudes et des mésaventures de la femme entre deux âges Ellen Amery; des souffrances qui produiront en elle l’obsession légitime de se réapproprier ses origines, reléguées à un passé douloureux.

Ellen, d’origine irlandaise et une vie américaine vécue intensément mais avec tant de choses à porter sur les épaules, décide de retourner toute seule dans son pays d'origine, pour chercher, pour rentrer chez elle, pour trouver une nouvelle voie de sortie.
Martin, policier irlandais à la vie gâchée par de mauvais choix et aux deuils jamais finis, la rencontre par hasard. Et ils partent ensemble.
Ceci peut ressembler à une histoire à l’eau de rose mais bien au contraire c’est un voyage de l'âme, et plus encore de l'âme de la vie, corps et âme.





La qualité principale d'O'Connor est selon moi, plus que l'histoire, l'écriture.
Une écriture forte, émouvante, déchirante et ironique, tout ça ensemble. Jamais doucereuse, jamais niaise.
Elle a réussi parfaitement à donner corps à la douleur qui vous anéantit, au manque d'espoir, à la prise de conscience de ne plus avoir le temps. Son ironie est triste mais de cette tristesse qui ne renonce pas.
Elle est vraiment difficile à décrire, mais j'ai trouvé sa prose vraiment magnifique.

La fin est un peu bâclée, mais l'ouvrage dans son ensemble vaut réellement la lecture.
Ce fut mon premier roman de O’Connor, un véritable coup de cœur, et d’avance, je savoure nos prochaines rencontres.

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