[Murena. T. 1, La pourpre et l'or | Jean Dufaux ; Philippe Delaby]
Rome, mai 54, l'empereur Claude suit assidûment les combats de gladiateurs, férocement nus et bardés de sang. Epileptique, bègue, peureux, irresponsable et laid, il vit sa dernière année de règne. Agrippine, sa maîtresse puis son épouse, lui fait adopter Néron, son fils d'un premier lit au détriment du propre fils de Claude, Britannicus. Les complots sont fomentés par les femmes, mûrement réfléchis, sans une once de remords. La soif du pouvoir relègue tous les autres sentiments tel que l'amour filial ou le respect de soi-même. Agrippine tue avec préméditation et Claude est dans le collimateur. Il devrait se méfier des champignons assaisonnés au fiel de vipère. Quand on lui sert en plus sur un plateau la tête de sa bien-aimée Lollia Paulina, la coupe est pleine. A la grande histoire se mêle la petite histoire, celle des bas fonds romains, lieux de débauche avec ses Vénus sulfureuses, celle des courses de chars et des combats de gladiateurs. Jean Dufaux s'est documenté sur l'époque comme en témoignent le glossaire et les références bibliographiques en fin d'album. Le dessin de Philippe Delaby est d'un style classique collant parfaitement à l'époque. La mise en couleur faite par Dina Kathelyn est réussie et met en valeur le dessin tout en rendant idéalement les atmosphères nocturnes. Derrière des visages de marbre, on sent le feu et la glace qui couvent et brûlent. Avec deux auteurs aussi talentueux, la série semble lancée sur de bons rails.
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