La disparition de richard taylor de arnaud cathrine
Edition GALLIMARD
Présentation de l'éditeur
Qui est Richard Taylor ? Un fils et frère modèle, l'époux ordinaire d'une vie trop commune, un jeune père sans relief, un banal employé de la BBC ? Un peu tout cela à la fois. Pourquoi vient-il de fuir sa propre existence ? La réponse ne sera jamais donnée qu'en creux, par ouï-dire, au gré des témoignages d'une dizaine de femmes l'ayant côtoyé avant ou après sa disparition. Parmi elles : l'épouse, la mère, la voisine de palier, la collègue de bureau, l'amie transsexuelle, l'amante sans lendemain, l'attentionnée psychiatre, ou encore la dramaturge suicidée Sarah Kane... La disparition de Richard Taylor est un roman qui interroge à plusieurs voix la crise d'identité masculine de notre époque. Arnaud Cathrine quitte l'enfance de ses précédents huis clos familiaux pour se confronter à une multitude d'incarnations féminines et libérer dans sa langue une crudité et une densité nouvelles.
Biographie de l'auteur
Arnaud Cathrine est l'auteur d'une dizaine de romans, dont Les yeux secs (Verticales, 1998), La route de Midland (Verticales, 2001), Les vies de Luka (Verticales, 2002), Nous ne grandirons pas ensemble (L'école des loisirs, 2006), Sweet home (Verticales, 2005), ainsi que d'un recueil de nouvelles, Exercices de deuil (Verticales, coll. " Minimales ", 2004).
Mon commentaire :
L’exercice réalisé par arnaud cathrine, est difficile : prendre la place de plusieurs individus (essentiellement des femmes) pour imaginer l’impact de leur relation (filiale, amoureuse, professionnelle) avec un homme commun tout à fait ordinaire, même un peu « lavette » comme dirait sa mère.
Comme tout corps étranger sort expulsé de l’épiderme, le richard en question s’expulse lui même de sa propre vie.
De passer d’une maison à l’autre avec pour fil rouge l’individu en quête d’ailleurs, donne un ton particulier à ce roman. L’affaire est menée comme une intrigue policière, reportage journalistique plutôt, donnant la parole aux proches de cet étrange personnage décortiqué par tant d’yeux différents. Cette course au trésor révèle, un peu mieux, au fil des pages, les tourments de celui qui n'a d'importance qu'une fois absent.
Le dernier chapitre passe pour être une chute originale, en devient sanglante.
A femme mère pénible, ou femme amante sécurisée, ou femme torture de l’esprit, découle une pauvre écriture, genre roman photo, mais sans les images.
L'intérêt du jeu passe par une lecture ennuyeuse, sans lendemains qui chantent ou surprises au bout du chemin.
La collection verticale de chez gallimard a ceci de juste (avec un tel titre d'ouvrage) : elle donne à ce livre la trajectoire directe des oubliettes.(bertrand-môgendre)
|