Reflets dans un œil d'alligator.
Le tueur s'est mis au vert sous les tropiques, au Venezuela. Gringo friqué et discret, il se fondrait dans le décor s'il n'était pisté et surveillé depuis son départ de Paris. le tueur voudrait raccrocher les flingues et se faire régler ses arriérés mais le commanditaire en France fait des mines, prend la pose et pose des mines. Pour reprendre la main, le tueur devra y laisser des plumes.
Le scénariste prend son temps pour mettre en place la toile où gîte la mygale. Les monologues intérieurs du tueur perdurent et le desservent, produisant une absence d'empathie chez le lecteur qui, par ricochet, se moque un peu de ce qui pourrait toucher le tueur. Peut-être est-ce volontaire de la part de Matz mais le discours misanthrope est lourd et redondant ? le graphisme de Luc Jacamon est toujours aussi bon. Son trait s'amincit, s'adoucit dans le rendu des paysages, des corps et des visages. le plus impressionnant toutefois demeure l'utilisation de la couleur qui ne crée pas seulement d'incroyables ambiances mais qui participe pleinement à l'expressivité comme si elle dessinait et suppléait le trait du dessinateur.
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