Chérusque, mon amour.
La mort de l'empereur Auguste attise les ambitions et entraîne les complots des prétendants au pouvoir. Séjan devient le préfet de la garde prétorienne de Tibère, successeur d'Auguste et homme fort de Rome. Le nouvel empereur missionne immédiatement Séjan, manipulateur et présomptueux, afin de l'éloigner de la capitale de même que le prince Germanicus, brillant chef militaire chargé de ramener les trois aigles pris par les Chérusques aux trois légions romaines anéanties à la bataille de Teutobourg (9 après JC). Arminius, Chérusque et néanmoins citoyen romain, jouant habilement sur cette double appartenance, est le commandant militaire décisif dans la victoire écrasante des Germains sur les Romains.
Dans ce contexte d'instabilité politique, Marcus, survivant de Teutobourg, combat dans l'arène. N'ayant plus rien à perdre depuis le décès de Priscilla, sa femme aimée, la disparition de son tout jeune fils Titus et sa destitution par Auguste lui-même, Marcus est prêt à tout pour punir les responsables du désastre. Arminius est en tête de liste mais le redoutable Chérusque, pourtant craint jusqu'aux tréfonds de la cité romaine, n'hésite pas à parcourir la ville afin d'activer des réseaux et des leviers pour devenir roi de Germania. La confrontation avec Marcus est inévitable.
Enrico Marini a enfin repris ses pinceaux pour continuer sa série phare, "Les Aigles de Rome" pour laquelle il réalise scénario, dessin et couleurs. Sept ans après, le tome VI arrive et surprend un peu. Le graphisme du maestro s'est simplifié, perdant en substance ce qu'il gagne en dynamisme. Esquisse, ébauche, approximation constituent la manière de représenter les décors et les arrière-plans de toutes les planches. Malgré cette simplification et ce bâclage évidents, la bande dessinée de Marini reste très agréable à lire car l'action recentrée sur Marcus est menée tambour battant avec une science des cadrages et un jeu sur les échanges de regard éloquent. L'auteur sait raconter son histoire et l'intégrer à celle de l'Empire romain. La rivalité entre Marcus et Arminius est le moteur de l'épopée. Compte tenu de la réalité historique à laquelle Marini se réfère, la série devrait bientôt trouver sa conclusion.
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