Save Steve, love Lumour.
Humoriste approximatif et désuet, Emile Escartefougne vit sur la planète Poilade comme le Petit Prince sur son astéroïde « à peine plus grande qu’une maison ». Egaré dans la grande « Absurdie » du monde, Emile a choisi un nom de scène qui prête à rire (de lui) : Steve Lumour. Tous le moque et le snobe mais Steve n’en a cure. Il croit en lui et en son talent. Il a beau déclamer ses vannes et ses imitations foirées devant des publics indifférents et clairsemés, dans les secondes zones commerciales de lieux mortifères, Steve ne lâche rien. Il persiste et signe. Toute sa vie ressemble à un bide monumental mais Steve a la banane.
Paru dans Kramix, la revue décalée et confidentielle du Lombard, Steve Lumour est ensuite sorti en album souple en 2011 sous la titre « Steve Lumour : l’art de la winne ». Le petit éditeur bordelais Expé a repris le flambeau et remet sur le tapis la satire de Fabcaro sur le showbiz. La naïveté de Lumour en fait la proie rêvée des margoulins. Lumour pourrait être pitoyable. Il est touchant même quand il désespère par sa gaucherie, sa pingrerie et sa rusticité. Fabcaro sait jouer en maître avec la comédie humaine sans l’air d’y toucher. Il pince les cordes qui grincent et font rire en même temps. Le seul petit bémol tient à la prestation graphique un peu cheap et à la mise en page minimaliste.

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