Gare au cou !
Mattt essuie des hauts et des chutes qui font débat. Tantôt le soleil ruisselle, tantôt la morve s’écoule. Esseulé, schizoïde, triste, Mattt Konture désire revoir sa toute jeune fille Alice que Djina, son ex, tendue et Rudi, son remplaçant, remonté s’évertuent à escamoter, sans tenir compte des affres du père spolié et de la fillette désorientée. Mattt aimerait aussi conquérir le cœur d’une femme mais il ne sait pas à quel sein se vouer tant il se sent incapable d’aborder et de communiquer avec autrui. Sa solitude serait totale et dévastatrice si son autobiographie dessinée ne servait d’exutoire et si la musique et les potes n’amenaient quelques éclaircies dans cette bonne ville de Montpellier ou depuis un village autogéré des Cévennes.
Avec des cases chargées à bloc de texte et d’image, les planches nées de la comixture sont aussi râpeuses à voir que délicates à inhaler. Avec ses jeux de mots souvent approximatifs, son orthographe parfois lacunaire, Mattt Konture livre une œuvre brute, sans repentir qui entraîne l’empathie du lecteur. Le comics rend compte aussi de tout un contexte socio-économique en marge avec son lot de créatifs utopistes, de musiciens expérimentaux, de personnes écolo-libertaires vivant, économes et solidaires, de revenus minimum, de menus expédients, de débrouillardise et d’embrouillaminis. Ancré dans son époque, Mattt n’en délivre pas moins une aventure existentielle universelle.
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