Paul Blick a huit ans le jour de 1958 où la constitution voulue par le Général de Gaulle reçoit l'approbation des français et où il apprend que son frère adoré, de deux ans son aîné est mort à l'hôpital d'une péritonite aiguë. Ainsi commencent les mémoires que Paul écrit en 2004, à l'âge de cinquante quatre ans. Nous parcourrons ainsi avec ce personnage et ses proches les présidences de De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand et Chirac sans oublier deux intérims de Poher.
Je n'avais lu jusqu'à présent qu'un seul roman de Jean-Paul Dubois (La vie me fait peur), et j'en avais gardé un bon souvenir. Celui ne m'a pas franchement déçu mais je n'ai pas non plus été très emballé. J'y ai retrouvé une vision douce-amère de la vie, avec un humour distancié qui me fait penser à celui de Desproges dans Vivons heureux en attendant la mort. Si le début et la fin du livre m'ont vraiment intéressé, j'ai trouvé la partie centrale un peu molle, manquant de vie, de confrontation et de ce fait un peu ennuyeuse. Mis à part le personnage de Paul Blick lui-même, il m'a semblé les autres personnages manquaient d'existence ou du moins n'avait que très peu d'influence sur la vie de Paul. Peut-être que c'est ce désabusement de l'auteur qui lui fait voir les existences comme des trajectoires parallèles qui n'ont finalement que peu d'interférences entre elles. Ce qui explique sans-doute la passion que nourrit Paul Blick pour la photographie des arbres solitaires. Un roman désabusé, certes mais un beau roman néanmoins écrit dans une langue particulièrement attachante.

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