Salm-Salmigondis.
Les cauchemars transportent le sous-lieutenant Félix Sauvage du Mexique à Paris, avant son incorporation dans la légion étrangère au moment où il apprend, en compagnie de sa sœur, la mort d’Honoré, leur frère aîné. Clémentine Sauvage décide de s’engager comme cantinière dans le but d’honorer leur serment et venger la mort inique de leur père, exécuté en duel par la fine lame qu’est le Marquis Hugues-Bénigne de Trazegnies, aujourd’hui chef du 3e escadron de chasseurs d’Afrique spécialisé dans la contre-guérilla. La disparition de Clémentine entraîne à son tour Félix dans la tourmente mexicaine, dans le sillage de la vengeance. De soubresauts en rebondissements, Félix Sauvage finit par approcher le général Achille Bazaine, chef du corps expéditionnaire pour lui remettre son bâton de maréchal. Satisfait du sous-lieutenant, Bazaine octroie à Sauvage, sur sa demande, la possibilité d’intégrer le 3e escadron. Sauvage peut enfin s’approcher du tueur de son géniteur. La vengeance se précise mais Trazegnies est un intrigant redoutable et l’intrusion de la princesse de Salm-Salm complique singulièrement la situation.
Le 2e tome de la trilogie précise les enjeux après que les personnages principaux ont été présentés. Le récit de Yann joue habilement entre l’histoire et le romanesque, insufflant un décalage entre le ridicule empesé des bonnes manières et l’âpreté des guerres. Félix Meynet, avec son trait rond et ses couleurs chaudes creuse de même une distance entre la réalité glauque et la galanterie poudrée. Le méchant marquis, le naïf sous-lieutenant et l’aventurière malmenée composent un trio improbable, à l’issue incertaine. L’arrivée de la Youle, femme dépêchée de Paris, aussi charmante qu’une veuve noire en rut, risque de précipiter les événements dans le dernier volume à paraître.

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