[6 mois à vivre : j’ai choisi de mourir dignement | Marie Deroubaix]
Récit personnel d’une fin de vie programmée par un cancer du poumon métastasé au cerveau, le journal de Marie Deroubaix est intense et maîtrisé de bout en bout. Soigné jusque dans les citations émaillant les courts chapitres et sonnant toujours bien à propos, son livre témoigne de l’impossibilité de disposer en France du droit de mourir euthanasié alors que l’issue de la maladie est fatale et que l’invalidation et les souffrances vont crescendo. Le couple Deroubaix devra faire d’incessants voyages en Belgique afin d’obtenir gain de cause et pour Marie voir enfin le bout du tunnel, au sens métaphysique. La médecine française et les laboratoires pharmaceutiques en prennent gentiment pour leur grade au passage. Le propos de Marie Deroubaix est toujours posé et il n’en prend que davantage de relief et de puissance. En contrepoint d’un lamento en sourdine, son mari apporte un solo sobre et poignant à travers de courts ajouts, en italique dans le texte. C’est lui qui écrit le dernier chapitre du livre, pudique, effrayant, captivant, viscéralement humain. On ne peut oublier le livre et, figurant en couverture, le beau visage de Marie, aux yeux voilés de tristesse. Son témoignage la ressuscite. Son mal de mort est celui de tous les vivants.
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