[Quelques minutes après minuit | d'après une idée de Sibhan Dowd, illustré par Jim Kay]

Siobhan Dowd est décédée en 2007, avant de pouvoir terminer ce roman. Patrick Ness a alors repris la trame, avec le sentiment de « reprendre le témoin dans une course de relai ».
La vie de Connor, 13 ans, se trouve bouleversée par la maladie de sa maman : à l'école il est devenu le souffre douleur de quelques autres collégiens, mais surtout il est assailli par un cauchemar récurrent dans lequel survient un monstre. Une nuit, après s'être une nouvelle fois brutalement réveillé, un monstre effrayant mais différent de celui du cauchemar, apparaît à sa fenêtre : c'est le vieil if qui surplombe le cimetière face à sa fenêtre qui s'est transformé, avec une seule mission, la recherche de la vérité. Le géant et Connor vont s'apprivoiser au fil des nuits et, alors que l'état de la mère se dégrade, le monstre va raconter 3 histoires anciennes, la 4ème histoire, c'est le jeune garçon qui devra la raconter et bien sûr elle marquera un aboutissement. Au début, Connor pense que le monstre est venu pour aider sa mère à guérir mais en fait, il comprend plus tard que c'est lui-même qu'il va aider : à chasser le cauchemar et à accepter l'inacceptable, ce qu'il refuse de reconnaître mais que pourtant il sait au fond de lui et qu'il attend peut-être, pour mettre fin aux douleurs : la mort de sa mère.
Difficile de résumer un roman aussi dense, il faudrait aussi parler de la grand-mère, du père absent et de bien d'autres choses... Reste que le texte est éblouissant, il excelle dans les descriptions, celles du monstre de bois, qui craque et grince, avec sa peau feuillue, ses doigts branchus, mais aussi dans l'expression des sentiments parfois contradictoires qui tourmentent Connor. Une écriture parfaitement maîtrisée pour parler de la mort sans jamais la nommer et pourtant elle est là presque palpable à chaque page. Les dessins de Jim Kay à l'encre noire ont aussi une très forte présence, notamment pour traduire l’atmosphère sombre et inquiétante, le monstre est superbe. Un roman infiniment triste mais la fin est apaisée malgré la chagrin et Connor peut entrevoir que la vie va continuer, différente.

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