Anna a vécu à Berlin-est jusqu'à ses 7 ans, c'est-à-dire jusqu'au Tournant, c'est ainsi qu'en Allemagne on fait référence à la chute du mur. Son grand frère, Viktor parfaitement embrigadé, est fier d'être pionnier, elle-même attend avec impatience ce rite important. Si la position de sa mère est franche (les parfums de l'ouest la font rêver), celle de son père est plus ambigüe : personne ne connaît ses missions lorsqu'il est en déplacement et il bénéficie de quelques faveurs du régime, qui laissent planer le doute sur ses activités ; néanmoins, il regarde avec sa femme les chaînes de télévision de l'ouest captées clandestinement...
Le récit nous donne à voir ce qu'était la vie d'une enfant sous le régime communiste de la RDA : la peur de la STASI, l'endoctrinement, certes mais aussi le sentiment de sécurité (inhérent à l'empêchement de penser). Anna témoigne aussi du traumatisme qui a suivi l'ouverture des frontières, une fois passés les 1ers moments de frénésie et d'excitation. Un roman intéressant, il fait part du sentiment « d'ostalgie » qui s'est emparé des allemands de l'est après la chute du mur, il traduit la complexité de la situation pour une enfant de 7 ans qui n'a pas encore de conscience politique et à qui il manque de nombreuses clés pour comprendre ce qui se passe, avant et après la réunification. Cependant ce n'est pas non plus un livre « grave », quelques anecdotes portent vraiment à sourire. Enfin, le livre a le mérite d'aborder un sujet peu traité en littérature de jeunesse
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]