Ce roman graphique a été coécrit par Jacques Abeille et François Schuiten suite à la redécouverte par ce dernier des
Jardins statuaires. Nous sommes à la confluence des œuvres des deux auteurs : le cycle des contrées, pour le premier et le cycle des cités obscures pour le second. Certains éléments de l'histoire sont donc liés à chacune d'elles. Le résultat n'est pas artificiel tant elles sont proches. Il les prolonge de manière très agréable. Les illustrations qui émaillent le fil de la lecture en font presque une BD.
Mon sentiment est pratiquement le même que pour les Jardins statuaires, même si nous sommes plus dans le récit de voyage. Le monde décrit doit être postérieur, ce qui nous rapproche des "Cités obscures" des frères Schuiten : une civilisation ayant connu une gloire opulente, mais dont l'ostentation est à l'origine de sa déliquescence.
Existerait-il une littérature de l'imaginaire à la frontière entre le fantastique et le réalisme poétique ? J'y mettrais volontiers Les Jardins statuaires et les Mers perdues, mais aussi toutes les Cités Obscures, les oeuvres de Julien Gracq, Dino Buzzatti, Jorge Luis Borgès, André Hardellet, Mervyn Peak, et pourquoi pas Franz Kafka...
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