Dans « un zoo d'hiver » Taniguchi revient à la forme de récit autobiographique, comme pour « Le journal de mon père », même si le protagoniste ne porte pas son nom. Après avoir narré ses origines, la famille et surtout le (non) rapport avec son père, l'argumentation se déplace sur son travail d'auteur de bandes dessinées.
Voilà donc l'histoire de comment Hamaguchi (le nom de notre protagoniste, une évidente altération du nom de l'auteur), entré presque par hasard comme assistant dans l’atelier d'une célèbre mangaka, arrive à comprendre que la bande dessinée deviendra sa vie. Un parcours non immédiat, au contraire initialement vécu avec une conviction insuffisante, mais qui se révèlera grâce à une histoire d’amour, délicate et difficile, avec une fille malade.
Un côté romantique de Taniguchi, mais aussi une manière de souligner que la motivation pour devenir un auteur de bandes dessinées n'ait pas été tant de nature technique, tant de simple passion pour le dessin et le récit, que pour la capacité d'émouvoir et s'émouvoir en écrivant des histoires non plus pour soi-même, mais pour celui qui les lira.
Comme toujours, ils convient de souligner l’utilisation intense et souple des rétines, jamais envahissantes, et l'expression des visages et des poses de corps, capables de communiquer d’une manière immédiate des émotions, des sentiments et des réactions.
Ainsi en ne rentrant pas dans les chefs d’oeuvre du maître japonais, « un zoo d'hiver » est une tentative supplémentaire, si besoin était, de ses qualités de narrateur et d'auteur de BD; un récit fluide et intéressant sur un fragment de vie vécue et sur une société fascinante fort différente de la nôtre.

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