J'avais posé la même question sur le forum du bookcrossing et voilà la réponse d'Arnauld Pontier :
"Tout ce que je peux dire, c'est que des sites consacrés au handicap, certains blogs de personnes handicapées, recommandent "Equinoxe"; j'ai reçu par ailleurs des témoignages très touchants, qui me laissent penser que ma fiction est assez empathique... Le professeur Dizien, à Garches, m'a dit la même chose, sur France Culture: que j'avais su me mettre dans la peau de cette jeune fille, mon héroïne, d'une manière très juste.
Et sur la sexualité féminine et le handicap, il n'y a pas d'autre roman.
Mais, bien sûr, cela dépend des personnes: un lecteur est un lecteur (pas différent parce que handicapé, mais selon le moment- comme nous tous, d'ailleurs, mais de façon sans doute exacerbée- , ce livre pourra être trop déprimant, parce qu'il parle de souffrance. Même si le thème de la reconstruction de soi par le désir, par le charnel, la sexualité (dans une société de communication à distance) dépasse la problèmatique du handicap. Et puis, on rit aussi dans ce livre.
Remarquez, un livre qui aborde la sexualité féminine peut déranger aussi.
Alors, conseillez-le si vous l'avez aimé. Et je le souhaite de tout coeur, parce que c'est un livre militant, contre la situation qui est faite, notamment en France, aux handicapés, si loin des avancées de certains pays du Nord (comme la Suède). Si je ne l'avais pas écrit, je crois que j'en ferais de la pub à tout va, comme je le fais avec "Le métier d'homme", d'Alexandre Jollien (au Seuil), qui est un récit extraordinaire d'espoir et d'humanité pour les handicapés, les soignants et nous tous, bipèdes ordinaires.
Si le BC peut véhiculer des valeurs humaines et pas seulement faire rêver les amateurs de lecture sympa sur le dernier Amélie, Dan, Marc, Philipe, Pierre, Paul ou Jacques, etc. alors il remplit doublement son rôle: transmettre et éduquer.
Bon, j'arrête, vu que c'est moi qui ai écrit "Equinoxe", je ne peux pas en dire tout le bien que j'en pense; -) Lisez-le, merde!"
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