On suit lentement Tora, dans sa découverte de qui elle est et de ce que sont les relations avec les autres. Elle entre dans l'adolescence pleine de certitudes, de crédulité aussi.
On vit aussi la ritournelle d'un petit village norvégien dans la fin des années cinquante : la pêche, l'école, la recherche d'emploi, la haine de la différence, l'émancipation de la femme...
C'est doux, c'est émouvant, c'est prenant à la gorge, c'est fascinant. Je ne sais pas si c'est moi ou si c'était voulu par l'auteur mais j'ai eu l'impression que même l'écriture était lente. Et cette lenteur va si bien à Tora, précautionneuse et minutieuse, qui veut tout comprendre mais n'ose rien demander, qui s'invente des histoires pour s'extraire de la réalité qu'elle ne sait pas contrôler.
"La véranda aveugle" n'est pas de ces histoires qui se lisent et laissent des petits souvenirs imperceptibles, je sais que ce livre va me marquer, que de nombreux passages sont définitivement encrés dans ma mémoire et vont continuer à y faire leur oeuvre.
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