Cellulaire est le dernier Stephen King en date, écrit en 2006. Au début du récit, une "impulsion" transmise par les téléphones portables rend "fou" les utilisateurs, qui deviennent alors des "machines à tuer". On assiste alors à un "road movie" en suivant quelques rescapés sur les routes des états-unis post impulsion, qui fait écho à l'excellent "fléau", du même auteur. Le narrateur y suit les pas de Clay, un "pas si jeune" dessinateur de BD cherchant à retrouver sa femme et son fils. Les descriptions y prennent le parfum des comics US, avec ses plans, ses découpages, ses onomatopée...
On retrouve dans cellulaire toutes les qualités qu'on peut attendre d'un texte de Stephen King, mais on sent que l'homme à vieillit : références oldies, technophobie latente, peur de la jeunesse et intolérance sont au premier plan tout au long de l'histoire. On ressent aussi particulièrement l'impact qu'ont eu les attentats du 11 septembre sur la pensée américaine : la peur du terrorisme, la défiance envers les extrémismes religieux et une xénophobie plus que latente. La seule solution au problème "phoniste" est d'ailleurs la guerre et l'extermination. Malgré tout, le manichéisme n'est pas totale, avec des personnages aux points de vue différents et un nihilisme très présent tout au long du récit qui laisse le lecteur libre de ses réflexions. Et si Stephen King nous pousse au questionnement, il se garde bien d'apporter la moindre réponse, jusque dans la fin du récit en points de suspension...
Finalement, c'est un bon Stephen King qu'on a là, une histoire prenante et facile à lire avec, comme toujours, des personnages suffisamment travaillés pour qu'on s'y attache, avant tout simplement des êtres humains de leur époque.
Reste cette impression, quand on referme le livre, d'un potentiel à peine exploité et d'une fin peut-être un peu rapide...
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre