Inventé par Pierre le Grand, bâti sur l'eau, tourné vers l'Europe, Saint-Pétersbourg était destiné à commander à un empire. Ville capitale mais belle étrangère en son propre pays, elle devint le " berceau de la Révolution ", reçut le nom de Leningrad et fut alors coupée du monde et tragiquement réprimée. Toujours un peu suspendu entre rêve et réalité, entre froid boréal et nuits blanches, entre célébration et malédiction, Saint-Pétersbourg est l'une de ces villes mythiques gouvernées par l'ange du bizarre. Solidement amarrée aux rivages du golfe de la Baltique, la cité de Pierre, tels ses sphinx en granit des quais de la Néva, regarde l'horizon avec une expression énigmatique. Surnommée dès sa création Palmyre du Nord et Venise septentrionale, la ville s'est fortifiée de tous ses paradoxes. Cité de contrastes, elle est un défi lancé par Pierre et perpétré jusqu'à nos jours par les Pétersbourgeois. Et celle que Dostoïevski appelait " la cité la plus abstraite du monde " a prouvé depuis trois siècles qu'elle existait bel et bien. Ce livre, fruit d'une collaboration entre historiens, écrivains et sociologues, entend montrer le chemin parcouru depuis mai 1703 et dire les multiples facettes de la ville. Son Histoire est retracée sur un mode synthétique. Des Promenades nous font entrer dans son intimité, brillante ou sombre. Une Anthologie russe laisse la parole aux nombreux écrivains de la ville. Suivons le guide ! Il se nomme Gogol, Mandelstam ou Nabokov. Enfin un Dictionnaire rassemble tous les éléments constitutifs de son identité. De l'essentiel au superflu. Pour tout savoir sur une ville " où le génie russe a pris ses quartiers ".