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Les notes de lectures recherchées

3 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 3 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (3 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : bosnie, chronique, empire ottoman, guerre, herzegovine, histoire, serbie, societe mutiethnique, turquie

[Il est un pont sur la Drina | Ivo Andritch]
Auteur    Message
C-Maupin



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 06 Mai 2006
Messages: 1917

Posté: Lun 18 Aoû 2008 21:20
MessageSujet du message: [Il est un pont sur la Drina | Ivo Andritch]
Commentaires : 1 >>

Un livre long et lent qui relate, autour du pont sur la Drina, l'histoire d'une petite ville à la frontière de la Serbie et de la Bosnie. Il est intéressant de voir comme les conflits actuels ont de profondes racines dans le passé.
Le livre mêle à l'histoire, la vie d'habitants de la ville que l'on suit dans leur joies et leurs peines, personnages souvent attachants, parfois cruels, souvent victimes d'un hasard malheureux ou d'une calamité naturelle.
Au total un livre très riche que j'ai trouvé très intéressant.
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[Le pont sur la Drina | Ivo Andric]
Auteur    Message
apo



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 23 Aoû 2007
Messages: 1954
Localisation: Ile-de-France

Posté: Jeu 13 Sep 2007 20:34
MessageSujet du message: [Le pont sur la Drina | Ivo Andric]
Commentaires : 0 >>

Voici un chef-d'oeuvre reconnu de la littérature serbo-croate. Un roman historique classique, dont le héros est le pont, pont entre Orient et Occident, entre monde slave et monde turc. Un pont fait construire par un sultan et détruit par le nationalisme de la Grande guerre. Il constitue la preuve de l'étendue de cette civilisation ottomane encore assez méconnue mais bien présente aux portes de l'Europe. Et le pont entre les ethnies, le pont détruit des Balkans, est encore on ne peut plus actuel...
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[Le pont sur la Drina | Ivo Andric]
Auteur    Message
Swann



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 19 Juin 2006
Messages: 2640

Posté: Lun 16 Avr 2007 17:12
MessageSujet du message: [Le pont sur la Drina | Ivo Andric]
Commentaires : 0 >>

SulfuraScian a écrit ceci : "Le pont, construit sur la Drina par un vizir de l’empire ottoman (né petit paysan dans un hameau de la petite ville de Visegrad, enlevé à 10 ans par les Turcs et emmené à Istamboul, puis converti de force à l’islam), constitue à la fois une frontière et un lien entre la Bosnie et la Serbie, et entre un occident chrétien et un orient musulman dont les marges fluctuantes placent Visegrad, au hasard des guerres, tantôt dans un « camp », tantôt dans l’autre.
De son édification, vers le milieu du 16e siècle, jusqu’à sa destruction, lors de la 1ère guerre mondiale, le pont est, dans le roman, le lieu central, la scène, voire l’arène où tout se joue. On y joue, on y boit, on y fume, on y devient amoureux, on y meurt, on y tue, on y torture, on y exécute, on y massacre. Toute l’Histoire, de 400 ans, du village, de la région, puis du monde, se vit en condensé sur la kapia.
Les chrétiens et les musulmans (populations locales islamisées) vivent ensemble à Visegrad depuis toujours, se respectent, se méfient les uns des autres ou se haïssent et s’entretuent selon la tournure de l’Histoire, pris dans un jeu dramatique qu’ils ne maîtrisent pas, et dans lequel interviennent Turcs, Juifs séfarades puis Juifs ashkénazes, Tsiganes, Autrichiens…
Les maîtres de leurs pauvres destins apportent leur ordre et orientent leurs violences, et, rarement, quelques courtes périodes de paix et de stabilité.
Le lecteur suit la lente évolution des mentalités dans la succession des générations, où se font et se défont les coutumes, où se forgent, grandissent puis se dissolvent les souvenirs collectifs, les destins individuels, les humiliations, les peurs ou les fiertés et orgueils communautaires.
C’est un fourmillement de personnages, de types narratifs, de caractères, truculents, ou cruels, ou truands, ou faux, ou sages, évoluant dans une atmosphère souvent pesante, dans une dynamique pessimiste de l’histoire humaine.
Le pont, au milieu des tourbillons, reste impassible, et semble, aux yeux des habitants, être garant de la pérennité d’une destinée malgré tout commune, mais les dernières certitudes collectives s’effondrent lorsqu’il s’écroule sous les bombardements, au cours de cette guerre de 14-18 qui marque la fin de l’ancien monde : « quelque chose était détraqué dans cette ère nouvelle. » Le pont est détruit, et tout devient incompréhensible : « Qui donc saurait décrire et faire sentir ces frissons collectifs qui secouèrent soudain les masses… ? »

L’eau ne coulera pas toujours sous des ponts.
"

Je n'aurais pu mieux résumer l'histoire. Voici maintenant mon avis :

Notre amie SulfuraScian a commencé à en lire un extrait, terrifiant, à notre soirée-lecture aixoise de mars, que nous avons interrompue.
J'ai préféré reprendre la chronique, seule, chez moi, à mon rythme, attirée en même temps par les chaleureuses recommandations qu'elle nous en a faites.
C'est extrêmement bien écrit, bien traduit, très visuel et toujours marquant. L'histoire est très belle, avec des portraits humains attachants, éternels, pas facile du tout d'écrire la chronique des villages autour d'un pont et d'en faire un chef d'oeuvre qui défie les frontières et le temps.

Je ne connaissais pas Ivo Andric, Prix Nobel en 1961 et je crois qu'il est temps qu'il soit un peu plus reconnu en France.
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