La sirène accommodée.
Chemin faisant, le berger Pistolin poursuit son idée fixe d’éradiquer les mages de la contrée, responsables de l’anéantissement de son cheptel ovin hormis Myrtille, brebis unique génétiquement modifiée suite à une giclée magique prise dans le caisson. Dans sa quête insensée, Pistolin oublie les règles élémentaires de la discrétion et ses excès langagiers lui valent d’être ligoté et projeté en compagnie de Merdin l’enchianteur dans le gouffre du diable par trois villageois, gros bras bas de plafond, excédés par la sorcellerie. Atterrissant dans un lac à ondines, Pistolin et Merdin, attachés dos à dos, vont découvrir chacun une face de Merluche, la dernière sirène. Toutes ses consœurs ont fini dans le bide du mage Kobéron. Justement, Pistolin arrive dans le bourg vaseux de Saint-Azur-en-Lagune dominé par le château de Kobéron mais si le fromager ne sait aller au mage, le mage saura trouver le fromager.
Le 2e tome de la série est aussi débridé que le premier. Détourner les codes d’un genre ne suffit pas pour générer rire et bonne humeur. Au savoir-faire du scénariste très intéressé par la vie dans les tavernes s’adjoint le talent de Relom apte à croquer des ahuris de première classe. Merdin est une belle réussite en son genre. L’aventure avance par glissades et explosions, cohérente dans son débridement. Il est difficile de ne pas s’attacher à une telle débandade organisée et à ne pas s’immerger dans le 3e volume, aussi farcesque et goguenard que les précédents.