3 livres correspondent à cette oeuvre.
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Jeu 09 Sep 2021 21:26
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Elie et l’hallali.
Au lendemain de la Saint-Barthélemy, Paris est jonché de cadavres violés, détroussés, mutilés. Les familles protestantes venues pacifiquement assister aux noces d’Henri de Navarre ont été massacrées par la populace galvanisée par des prédicateurs et des catholiques extrémistes. La furia meurtrière perdure malgré l’ordre royal de cesser les tueries. Elie de Sauveterre, jeune huguenot aguerri, a pourtant fort à faire pour tenter de survivre dans ce malstrom de haine et de mort d’autant que sa propre famille est elle-même tendue à rompre et son histoire fracassée peut à tout moment le perdre.
Si le 3e tome du triptyque de la Saint-Barthélemy continue à explorer les arcanes du massacre parisien, il évoque aussi le passé des Sauveterre, éclairant par des flashbacks l’histoire familiale portée par Elie. Les révélations seront lourdes de conséquences pour les membres d’une fratrie disloquée.
Avec son cortège funèbre de tromperie, meurtre et vengeance, l’histoire familiale de Sauveterre est une mise en abyme du massacre de la Saint-Barthélemy. Le scénario utilise habilement les ressorts romanesques de la petite histoire pour les entrelacer à la mécanique implacable de la grande histoire.
Souvent associé au talentueux scénariste Pierre Boisserie, le prolifique dessinateur Eric Stalner réalise des planches fouillées, généreuses, élégantes, d’une grande lisibilité. Son trait réaliste est expressif. Richement documenté, la série s’avère convaincante et reste très agréable à lire malgré la toile macabre qui la porte.
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Jeu 23 Nov 2017 16:51
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La gueule ouverte
Quand la cloche « Marie » de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois sonne à toute volée le tocsin dans la nuit du 23 au 24 août 1572, la Saint-Barthélemy devient pour les siècles à venir et les futures consciences dépassées, un déferlement de haine sanguinaire et de sauvagerie aveugle, une guerre civile brève, d’une intensité inouïe, menée tambour battant contre les protestants emmurés dans Paris. Viols, massacres, pillages constituent le credo d’une population étriquée, frustrée et débridée.
Le second volume de la trilogie consacrée à la sinistre nuit parisienne débute sur une harangue nocturne apte à galvaniser les badauds amassés et lancée par un homme d’église illuminé. Les massacres s’ensuivent et s’enfilent au long des ruelles et des épées. Les morts dénudés et entassés deviennent plus « becquetés que dés à coudre ». Au Louvre, Charles IX se lamente de la tournure démente prise à partir de sa décision consistant à ne s’en prendre qu’aux chefs militaires protestants. Il ne voulait pas une telle tuerie mais sa mère Catherine de Médicis, son frère cadet Henri, duc d’Anjou envisagent déjà les bénéfices politiques qu’ils pourront extraire de cet enfer. Pour le huguenot Elie Sauveterre, la rue pavée de sang va être longue et rude jusqu’à Henri de Navarre tenu au Louvre dans la chambre de Marguerite de France, future reine Margot.
Alors que le 1er tome était porté par un souffle épique haletant, le second volume semble marquer le pas quand bien même la fureur explose à chaque case. Peut-être est-ce dû à la répétition de trognes vociférant, bouches baveuses grandes ouvertes, yeux exorbités ou encore au déroulement du récit manquant de fluidité (qui fait quoi et pourquoi) ? Nonobstant ces remarques, le dessin d’Eric Stalner, au diapason des couleurs de Florence Fantini, est beau et expressif, les décors reconstitués sont fouillés et les mises en page multiplient les angles de vue avec brio.
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Dim 20 Nov 2016 20:38
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Massacre à la rapière
Les guerres de Religion ont ensanglanté la France dès le XVIe siècle et débutent en 1562, date à laquelle s’amorce le récit de Pierre Boisserie et d’Eric Stalner. Dans le sud-ouest, au château de Sauveterre, une attaque soudaine de mercenaires papistes contraint le seigneur des lieux d’obédience protestante à prêter main-forte aux villageois massacrés, livrant son château à tous les périls. Ses enfants jumeaux, Clément et Loïse, sont enlevés. Elie, l’aîné, décide de se lancer à la poursuite des voleurs d’enfants, durant des années, en vain. En 1572, Elie accompagne son père à Paris. Le mariage du futur Henri IV et de Marguerite de France doit être célébré le 18 août 1572 au grand dam des catholiques fervents et du pape. La nasse se referme sur les protestants entrés dans Paris. La nuit de la Saint-Barthélemy déploie son cortège de massacres le 24 août 1572. Elie, fine lame, va se débattre pour s’extirper de l’enfer d’acier et de sang.
Le 1er tome s’avère passionnant à suivre dès les premières cases jusqu’à la fin du volume qui se poursuit par un dossier historique intéressant. Le récit bien documenté est d’une grande lisibilité et mêle habilement la petite histoire à la grande, ici le rapt d’enfants huguenots qui, devenus adultes, ont versé dans l’intransigeance catholique. Le découpage, la mise en page, les angles de vue accélèrent un récit haletant. Le beau dessin, précis et expressif d’Eric Stalner est remarquablement bien servi par la mise en couleur de Florence Fantini, surtout dans les ambiances nocturnes de la funeste nuit. Cette période de barbarie et d’obscurantisme n’est pas sans écho avec la nôtre gangrenée par l’hégémonie des fanatismes et les massacres subséquents. La Saint-Barthélemy a inspiré récemment Tim Willocks avec son opéra sauvage « Les Douze enfants de Paris » dont le 1er volume de la trilogie, « La Religion » vient d’être adapté en bande dessinée par Luc Jacamon chez Casterman.
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