Chaque œuvre de Jack Vance donne lieu à la création d'un monde original avec ses règles, ses rites, son gouvernement et un système de classement des êtres.

La vie éternelle est assez prémonitoire et actuel (bien qu'écrit il y a plus de trente ans) puisque le problème est la surpopulation et la disparition des maladies. Débarrassés des causes de mortalité prématurée, les hommes imaginent un système de classement par le mérite, chaque classe donnant droit à quelques années de vie de plus, l'ultime classe, les immortels, donnant droit à la vie éternelle.
La contrepartie de l'accession au rang d'immortel est la suppression (l'assassinat) de représentants des autres classes (pour respecter l'équilibre).
C'est donc un système élitiste et anxiogène qui donne lieu à une immense créativité dans certains domaines et aussi à de nombreuses dépressions nerveuses.

Le héros est un immortel déchu qui cherche à reconquérir son rang mais voit ses plans contrecarrés par un autre immortel qui l'accuse d'être un meurtrier et lui met des bâtons dans les roues.

La première partie se déroule dans la cité des plaisirs, l'anneau rouge de la cité principale où tout le monde vient oublier ses tracas : c'est magistral, j'ai été happé par le récit...ensuite l'explication du système de classes est limpide et logique, le début de l'histoire est également intéressant mais plus on avance, moins les motivations du héros sont claires.

C'est le défaut de ce livre : le monde créé est super mais l'histoire de fonds n'est pas très convaincante.

On passe quand même un très bon moment dans ce livre qui n'a pas pris une ride.