6 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 3 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
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andras
Sexe: Inscrit le: 20 Sep 2005 Messages: 1800 Localisation: Ste Foy les Lyon (69) -- France
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Posté: Jeu 10 Nov 2016 19:29
Sujet du message:
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Jean-Christophe Rufin, médecin, diplomate et écrivain reconnu, raconte dans cet ouvrage son pèlerinage sur le Chemin de Compostelle. Il a choisi de partir d'Hendaye sur la côte basque, tout près de la frontière espagnole et de faire le "Chemin du Nord", qui longe la côte et qui est beaucoup mins fréquenté que le classique "Chemin français" qui passe, lui, par l'intérieur. Ce Chemin du Nord traverse le Pays Basque, la Cantabrie, les Asturies puis arriver en Galice où il finit par rejoindre le Chemin français quelques étapes avant Santiago de Compostela, Saint-Jacques de Compostelle, la ville ou selon la tradition, le tombeau de Saint-Jaques aurait été découvert au XIe siècle.
Le récit de JC Rufin mêle très habilement mais aussi de façon très honnête plusieurs plans de narration : celui des détails techniques du voyageur (les ampoules, le poids du sac (la "mochila"), les ronflements des voisins de dortoir, etc.), celui des rencontres sur le Chemin, la description de certains aspects importants du Chemin (les villages, les ermitages, les interminables faubourgs, la mer qu'il faut un jour quitter pour s'enfoncer dans les terres des Asturies, ...) et enfin un plan plus intime qui, ici, nous emmène jusqu'aux moments d'extase, qui dans la solitude peuvent frapper le pèlerin. L'auteur n'hésite pas à nous faire part de sentiments très personnels et le livre prend alors une densité que l'on n'envisageait pas rencontrer en découvrant les premiers chapitres.
Rufin clôt le livre en expliquant très simplement ce qui s'est passé pour lui une fois le Chemin terminé. La modestie dont il fait preuve est la marque d'un grand écrivain-voyageur.
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mamoune
Sexe: Inscrit le: 24 Sep 2005 Messages: 2135 Localisation: Ste Foy les Lyon (69)
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Posté: Sam 01 Oct 2016 23:50
Sujet du message:
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Jean-Christophe Rufin écrit sur son pèlerinage de Compostelle. Il se livre de manière intime et sincère. J'ai aimé son écriture pleine de dérision, d'autodérision aussi. Il manie l'humour parfois de façon grincente mais j'ai assez envie e croire que ce qu'il raconte est assez proche de la vérité sur l'ambiance qui n'est forcément pas toujours QUE pleine de bonne volonté et convivialité....Surtout il nous parle de lui, de ses maux, ses doutes et ce que cette marche lui a apporté. Encore un livre sur ce sujet qui me donne envie un jour de le faire ce fameux Camino :)
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[Immortelle randonnée : Compostelle malgré moi | Jean-Ch...] |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1996 Localisation: Nîmes
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Posté: Ven 12 Juil 2013 18:02
Sujet du message: [Immortelle randonnée : Compostelle malgré moi | Jean-Ch...]
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Jean-Christophe Rufin, médecin et académicien, écrivain et ambassadeur, a su transformer le vaccinostyle en plume à écrire avec grand talent. Bien que réticent aux pompes officielles, le lecteur s’est glissé avec délice dans celles du marcheur sur le chemin de Compostelle. Afin de rendre tangible son voyage intérieur, le pèlerin Rufin le débute par les préliminaires du voyage, un pseudo choix entre la HRP (Haute route pyrénéenne) et le camino puisque le départ est à la croisée des sentiers mais déjà l’esprit du lieu aimante son choix au-delà du raisonnable : « […] le Chemin est l’objet… d’une passion que partagent nombre de ceux qui l’ont parcouru » [d’où la signification du titre : « Compostelle malgré moi »]. L’organisation, le point de départ, le pourquoi du comment défilent ; le lecteur est embarqué, voyageant de concert avec le soliste lancé sur la portée musicale de l’antique tracé, à la recherche du champ de l’étoile (campo stella). Pourtant, l’auteur ne se leurre pas : « […] en quittant le domaine du rêve et du fantasme, le Chemin apparaît pour ce qu’il est : un long ruban d’efforts, une tranche du monde ordinaire, une épreuve pour le corps et l’esprit. Il faudra batailler rude pour y remettre un peu de merveilleux. » Dans l’oscillation entre le trivial et l’envolée, Jean-Christophe Rufin hypnotise. Comme il ne se voile jamais la face, regarde le monde tel qu’il se présente, il entraîne l’adhésion du lecteur, conquis et fraternel, souffreteux et enthousiaste. Rufin s’étonne que « chier dans la nature » remette l’homme à sa place, humble face aux contingences du quotidien. Cette entrée en matière n’embaume pas le récit dans le mausolée des livres mort-nés mais elle le nimbe d’une authenticité dont l’auteur ne se départira jamais : « La clochardisation du marcheur se fait très vite » ; « Une semaine de marche n’est encore qu’une promenade. Longue, pénible, inhabituelle, certes mais huit jours correspondent à une séquence de vacances. Au-delà, on entre dans un espace tout à fait nouveau. L’enchaînement des jours, la constance de l’effort, l’accumulation de la fatigue font du Chemin une expérience incomparable ». L’auteur ne magnifie rien mais pointe son stylet comme un chirurgien de l’âme sur les plaies intérieures et les sutures du paysage. Bien qu’il ne développe pas toujours à bon escient ses intuitions et ses réflexions, à l’exemple des joies minuscules du pèlerin qui ne sont pour lui que menu-fretin dans le grand bain des turpitudes où il se débat, Jean-Christophe Rufin n’esquive rien et pose très souvent un regard pertinent sur son voyage. Il n’hésitera pas à se coltiner avec la drague, le sexe, la foi, le harassement et la vacuité du monde mais il le fera toujours avec humour, sans aucun dogmatisme. La question que peut se poser le lecteur est à partir de quoi un écrivain se distingue d’un tâcheron. Il est bien difficile de donner une réponse précise mais Jean-Christophe Rufin est un écrivain stylé et un homme à suivre. Son journal reste un vrai plaisir de lecture, totalement « encré » dans le tempo du camino.
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