Un début intéressant sur le voyage en compagnie de son âne... Une fin de voyage plus compliquée à suivre, où on accroche moins aux digressions historiques et religieuses de l'auteur.

Le récit de Stevenson est alerte, plein d'humour, ses descriptions de paysages agréables à lire et il conte avec sympathie et tolérance les diverses rencontres qu'il fait.
C'est un témoignage sur une époque où l'on pouvait se promener seul et dormir à la belle étoile sans crainte de mauvaises rencontres - encore qu'il ait eu la précaution d'emporter une arme, qui heureusement ne lui servit à rien - et où les routes ne pénétraient pas partout, où l'on pouvait encore avoir l'impression de vivre une aventure en France.
Il relève également les traces laissées par les persécutions contre les protestants et les représailles qu'ils ont exercées dans les Cévennes, mais aussi l'entente qui s'est instaurée malgré tout entre les deux communautés.
J'ai trouvé cette lecture agréable et intéressante, mais comme ce n'est pas le genre de littérature que je préfère j'ai également apprécié la brièveté de ce livre (de plus je n'ai pas aimé le style du traducteur).

C'est l'édition de 1987, préfacée par André Chamson.

"Puisse ce récit, lecteur, t'inciter à quitter "le lit douillet de la civilisation"et à accomplir ton propre voyage sur les pas de Stevenson.
C'est en parcourant cette terre sauvage qu'habitent le souvenir sanglant des guerres de religion et celui, terrifiant, de la bête du Gévaudan, c'est en souffrant le froid glacial des matins gris et la désolation des paysages lugubres que tu parviendras à "entendre la respiration profonde et libre de la nature" sentir " le frémissement de la terre maternelle", goûter le plaisir d'un frugal repas , t'émerveiller de la beauté d'un visage amical.
Alors, tu connaîtras l'essentiel, la sérénité du coeur, l'ivresse des sens et la clarté de l'esprit".

Ce qui m'a un peu gâché cette lecture rafraîchissante, c'est que Stevenson, qui ne connaissait rien aux ânes, a considéré la pauvre Modestine comme un objet et non comme un être sensible. Avec inconscience, il l'a maltraitée et épuisée.. Ca n'a duré que 12 jours, heureusement.! j'espère qu'elle a terminé sa vie avec un meilleur maître!

Tres agreable a lire. On part tres rapidement avec lui. Il se raconte avec beaucoup de derision. Et quel enthousiasme!
C'est un hymne a la nature, quand il parle de dormir a la belle etoile:"N'est-ce pas plutot pour ce genre de sensations nouvelles que l'on aime "voyager""
"le vieil espoir invincible de trouver quelque chose de nouveau dans une region nouvelle"
On sent chez Stevenson une envie enorme de nous communiquer son enthousiasme debordant:"Je voudrais pouvoir donner une idee..." "c'est s'elever aux plus sublimes meditations sur les puissances cachees de la nature"
Quand on evoque les dangers de "coucher dehors", il repond:"j'estimais peu sage...d'attacher de l'importance a de menus risques dans l'organisation de la vie"
Lors de ses rencontres avec differents personnages, il est plein d'humanite, de tendresse devant toute manifestation de pure gentillesse.
En conclusion, j'ai fait un bien agreable voyage.
Quand il arrive au refuge des Camisards, il nous fait partager sa volupte de se trouver dans un endroit historique ou l'on aime a sentir la presence de gens exceptionnels.

N'hésitez pas à suivre Stevenson dans les Cévennes !

----

Ce livre est lâché par l'équipe de bibliothécaires du Val d'Orge dans le cadre des Chemins de lecture du 13 au 21 octobre 2007.

Ville du lâcher : Morsang-sur-Orge - Date du lâcher : 14/10/2007