6 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 4 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : cancer, deportation, hopital, litterature russe, maladie, medecine, mort, relegation, russie, siberie, souffrance, staline, urss, vie, xixeme siecle
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onaris
Inscrit le: 28 Fév 2009 Messages: 1451 Localisation: Occitanie
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Posté: Mer 26 Oct 2016 6:15
Sujet du message:
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Le titre du livre pourrait faire penser qu'on va nous parler de tumeurs et de métastases : c'est bien le cas... mais pas que !
C'est aussi un huis-clos dans une chambre d'hôpital où se croisent Roussanov, un membre du parti soviétique près à user de passe-droits pour bénéficier de privilèges, Kostoglotov, un ancien déporté, relégué à perpétuité, habitué à survivre et toujours avide de savoir ce qu'on lui cache.
Il y a bien d'autres personnages, malades ou personnels soignants, avec leurs habitudes et leurs espoirs.
Un livre marquant.
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[Le pavillon des cancéreux | Alexandre Soljenitsyne] |
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Sirius
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2009 Messages: 464 Localisation: Suisse
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Posté: Mar 22 Déc 2009 20:35
Sujet du message: [Le pavillon des cancéreux | Alexandre Soljenitsyne]
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Commentaires : 0 >> |
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Ce livre, certes bien écrit ne m'a pas plus. Il m'a vraiment trop fait déprimer. Il parle de maladie, de mort, d'hôpital insalubre... et comme il était long...(c'est vrai que j'aurais pu m'en douter vu le titre...) bref, sur la fin j'ai sauté des pages pour en finir...
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C-Maupin
Sexe: Inscrit le: 06 Mai 2006 Messages: 1917
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Posté: Mer 19 Aoû 2009 8:02
Sujet du message:
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Commentaires : 0 >> |
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Un livre tout à fait remarquable.
Il dépeint de façon terrible la souffrance, mais il y a toujours une note d'espoir -le courage d'un malade condamné, la rémission d'un autre, un regard, un sourire, un crépuscule radieux - qui rend le récit supportable.
On y partage les souffrances physiques et morales des malades, les difficultés, le surmenage, les problèmes administratifs des médecins (qui sont aussi des hommes et ne sont pas plus épargnés que les malades).
L'hôpital se situe en Sibérie, aussi certains malades et certains membres du personnel soignant sont des relégués, parfois d'anciens prisonniers des camps, et peu à peu, au détour de l'histoire d'un protagoniste, quelques aspects de cette période de l'histoire russe se découvre.
L'époque du récit est le milieu des années 50, la déstalinisation commence, espoir pour les uns, crainte pour certains.
Un dialogue entre un ancien déporté, actuellement relégué et un autre malade, qui a tout fait pour échapper à un tel sort aux prix de toutes les compromissions, est un passage bouleversant d'une très haute tenue.
Soljenitsyne réussit à peindre des personnages complexes, plus ou moins sympathiques, mais chacun reste humain et se rachète à nos yeux par une qualité ou une autre.
Même la Sibérie, l'asie centrale plus précisément, peut offrir des visions de paix et d'espoir - un abricotier en fleur, un paysage, un couple d'amis...
J'espère avoir fait comprendre par ces quelques lignes la richesse et la diversité de ce livre et donné envie de le lire, il en vaut la peine.
Commentaires de Gérard :
Absolument d'accord avec ce qui précède. Un excellent Soljenitsyne qui se lit aisément.
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[Le pavillon des cancéreux | Alexandre Soljénitsyne] |
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Message |
Max
Inscrit le: 10 Aoû 2006 Messages: 403
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Posté: Lun 09 Mar 2009 23:01
Sujet du message: [Le pavillon des cancéreux | Alexandre Soljénitsyne]
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Commentaires : 9 >> |
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De prime à bord, l'ouvrage paraît austère : 430 pages qui traitent de tumeurs, sarcomes et autres mélanoblastomes, cela n'a rien d'engageant... Or, ce pavé se lit avec une étonnante facilité ! L'écriture recourt à tous les tons (l'ironie, la raillerie, l'humour, l'harangue, la méditation intérieure...) et les langages se mêlent avec autant de virtuosité que de puissance.
Dans l'URSS des années 1950, au pavillon des cancéreux, la maladie, insensible aux différentiations sociales ou politiques, fait se côtoyer des individus que tout oppose. Filles de salles, médecins, patients, par les regards croisés des personnages aux passés divers et aux idéologies distinctes, Soljénitsyne expose un échantillonnage de la société russe à un moment charnière de son histoire : les prémices de la déstalinisation, juste après la mort du "petit père des peuples". Ainsi, le camarade Roussanov, communiste convaincu, fonctionnaire obtus maniant la dénonciation, est l'exemple type de l'exploitation sans vergogne du système. Avec ses aspirations bourgeoises, il incarne l'échec de l'idéologie communiste. Quant à Kostoglotov (personnage en grande partie autobiographique) après avoir vécu les purges staliniennes, la guerre, le goulag et la relégation, il incarne toutes les victimes d'un système perverti.
Soljénitsyne multiplie les personnages, les points de vue, les détails des plus prosaïques aux plus métaphysiques, et démontre la multiplicité des destinées humaines mais leur unicité devant la mort. Face à un mal réputé incurable, chacun se dévoile, oscille entre peur, résignation, révolte, espérance... Et s'il est bien question de maladie, il y est aussi et surtout question d'humanité. Car à travers le microcosme d'une chambre d'hôpital, c'est de l'humanité entière dont Soljénitsyne nous parle, de ses rêves, de ses espoirs, de ses doutes, autour de la question obsédante de savoir « ce qui fait vivre les hommes ».
« Cela faisait six mois que je souffrais comme un martyr, j'en étais arrivé le dernier mois à ne plus pouvoir rester ni couché, ni assis, ni debout sans avoir mal, je ne dormais plus que quelques minutes par vingt-quatre heures, eh bien, tout de même, j'avais eu le temps de réfléchir ! Cet automne-là, j'ai appris que l'homme peut franchir le trait qui le sépare de la mort alors que son corps est encore vivant. Il y a encore en vous, quelque part, du sang qui coule mais, psychologiquement, vous êtes déjà passé par la préparation qui précède la mort. Et vous avez déjà vécu la mort elle-même. »
« Nous avons beau nous moquer des miracles tant que nous sommes en bonne santé, en pleine force et en pleine prospérité, en fait, dès que la vie se grippe, dès que quelque chose l'écrase et qu'il ne reste plus que le miracle pour nous sauver – eh bien, ce miracle unique, exceptionnel, nous y croyons ! »
« - Très-très bon cliché ! Très-très bon ! Il n'y a pas lieu d'opérer !
Et la malade reprenait courage : son état n'était pas seulement bon, mais très-très bon !
Or si le cliché était très bon, c'est qu'il dispensait d'en refaire un autre, et montrait de façon indiscutable les dimensions et les limites de la tumeur. C'est aussi qu'il était désormais trop tard pour opérer. »
Alors oui, les thèmes abordés sont graves et sombres, mais il se dégage de ses pages une bonhomie souriante des plus réjouissante !
le cri du lézard
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