Un roman policier sympa et divertissant.
L'histoire se passe dans un station de ski du Val d'Aoste. Le commissaire, pardon le sous-préfet - Schiavone mène en quelques jours son enquête pour découvrir l'identité du coupable. Car il y a eu meurtre par destination, et l'arme est le chasse-neige qui rentre à sa base ! A noter que le personnage Rocco Schiavone est assez intéressant, il a un avenir - de papier !
Piste noire, est la première enquête de Rocco Schiavone, au nombre de 4 désormais.

Marigot
Au-dessus des Clarks, il y a guiboles et encore au-dessus un séducteur impénitent malgré ses grognes à répétitions et ses hantises pérennes. Rocco Schiavone est un sous-préfet (un commissaire de police) muté aux champs (de neige) pour raisons disciplinaires, passant de Rome, épicentre existentiel au Val d’Aoste perché dans le froid, la neige et le vent : « A Rome… la ville est rouge et orange, le ciel est bleu et c’est beau de se promener dans les rues, sur les pavés. Toutes les couleurs ressortent quand il y a la tramontane. Comme une serpillière qui enlève la poussière sur un vieux tableau ». A la poisse de son transfert d’office s’ajoute la découverte d’un cadavre mutilé par le passage de la dameuse. Schiavone est peut-être borderline avec l’application des lois, il n’en est pas moins observateur, critique et pertinent dans ses déductions. La victime identifiée, reste à comprendre le modus operandi et les raisons de la mort puis de poisser un éventuel coupable avec des preuves irréfutables.
Dans ce roman policier magistral, tout est immédiatement séduisant, la psychologie des personnages, la construction de l’histoire avec l’emboîtement d’une autre histoire tout aussi captivante, la fluidité de l’écriture, l’ironie aiguisée, la tendresse et la délicatesse des sentiments. L’auteur n’appuie jamais et ne s’appesantit pas sur les fausses pistes, les coupables potentiels, le pathos lacrymal. Il n’entre jamais dans le détail et pourtant ses descriptions de paysage sont saisissantes. Les personnages secondaires ont toute leur importance et pèsent leur poids sur l’histoire, même les imbéciles que Rocco fustige au passage pour le grand plaisir du lecteur. Des caractères trempés se dessinent et à la fin, Rocco Schiavone est devenu un proche avec qui le lecteur souhaite continuer d’avancer sur n’importe quelle piste savonnée d’avance.