Je reste un peu mitigée sur ce livre.
D'un côté des bons points : des personnages attachants (j'ai beaucoup aimé le fait que les noms des personnages soient des noms communs, Toubib, Corbeau, Qu'un-oeil, ..., c'est un exercice risqué mais très bien réussi ici et qui passe très bien à la traduction), une histoire qui essaie de sortir du sentier battu du combat entre les gentils et les méchants, un univers intéressant...
De l'autre côté, je ne sais pas, je crois que je n'ai pas vraiment réussi à rentrer dans l'histoire... Le début surtout m'a semblé confus, et j'ai eu du mal à déméler qui était qui, qui faisait quoi, et surtout _pourquoi_. Peut-être ce sentiment de confusion passerait-il si je me lançais dans la lecture de la suite de cette série, mais ce premier tome ne m'en a pas donné envie plus que ça.

Toubib est annaliste et généraliste. Il rédige les chroniques de la Compagnie noire, recoud les blessés et ferraille pour la Dame. Dernière compagnie franche de mercenaires et ultime famille d'hommes ayant fui leur passé, la Compagnie noire loue ses services à la Dame, flanquée de dix Asservis, en lutte contre les rebelles et la Rose Blanche.
1er volume d'un cycle de dark fantasy, le roman n'est que fracas d'armes, sortilèges dévastateurs, complots et amas de morts. A la lecture des annales, on ne sait plus trop qui fait quoi et pourquoi, d'autant que les personnages portent des noms vagues : Corbeau, Murmure, Trempe, Volesprit, Gobelin, Elmo, Silence... Ce sont des hommes d'action avant tout ; le lecteur reste dans l'ignorance de leur passé. Ainsi les protagonistes manquent d'épaisseur puis finissent par tous se ressembler et se confondre. Le récit n'a pas assez de souffle, d'ampleur, de singularité. De guerre lasse, le lecteur exsangue abdique, incline la tête, tout heureux secrètement d'avoir atteint la trois cent cinquante sixième et dernière page, encore vivant. Les Annales continueront pour d'autres. La vie est brève et précaire.