5 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 3 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
|
[Lady L. | Gary Romain] |
|
|
Auteur |
|
Message |
onaris
Inscrit le: 28 Fév 2009 Messages: 1447 Localisation: Occitanie
|
|
Posté: Dim 24 Juil 2016 5:49
Sujet du message: [Lady L. | Gary Romain]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Pour son 80ème anniversaire, Lady L. reçoit un télégramme de félicitations de la reine mais apprend également que le pavillon quasi abandonné à l'extrémité du parc va être détruit. Elle demande alors à son vieil ami, le Poète-Lauréat, de l'aider à en déménager certains souvenirs personnels. Pour le préparer à ce qu'il va découvrir, elle lui raconte sa vie, son enfance pauvre près d'un père alcoolique mais surtout sa grande passion dévorante pour un célèbre meneur anarchiste de cette fin du XIXème siècle et sa rencontre avec lord Glendale.
Une histoire racontée avec beaucoup d'humour. Un livre agréable à lire.
|
|
|
|
[Lady L. | Romain Gary] |
|
|
Auteur |
|
Message |
apo
Sexe: Inscrit le: 23 Aoû 2007 Messages: 1954 Localisation: Ile-de-France
|
|
Posté: Ven 02 Nov 2012 12:25
Sujet du message: [Lady L. | Romain Gary]
|
Commentaires : 0 >> |
|
[Très grand merci et baisemain à l'amie Ingannmic]
J'adore l'imposture et les histoires d'imposture. J'adore Romain Gary aussi, et n'est-ce pas dès lors superflu de mentionner l'imparfait du subjonctif... ?
A part l'appréciation du splendide déroulement de sa trame et la jouissance stylistique, je me suis posé deux questions tout au long de la lecture :
1- quelle était la proximité sentimentale ou carrément intellectuelle entre l'imposteur Gary et son personnage principal et éponyme ?
2- sachant que le personnage d'Armand Denis est fictif (bien qu'il ait existé un réalisateur de documentaires portant ce nom qu'il est fort possible que Gary ait connu personnellement), tout comme la "note bibliographique" de fin de roman ; mais d'autre part devinant que l'auteur a dû mener des recherches historiques très sérieuses sur les mouvements anarchiste et nihiliste de la fin du XIX siècle ; Gary était-il dans son coeur plutôt l'ami d'Armand ou de Dicky Glendale ?
Ne nous arrêtons pas, en effet, au Gary proche de de Gaulle et compagnon de la Libération : c'est le raccourci qu'il a détesté longtemps et qui justement l'a poussé à ses nombreux travestissements. Peut-être, en effet, Gary fut-il réellement Lady L. passant d'Armand à Dicky surtout par dépit amoureux : songeons seulement au sourire...
Et pourtant Dicky est plus perspicace et surtout meilleur anticipateur - il mérite donc de gagner et l'autre d'être puni :
"Le moment est proche où, après une génération passée à observer ma façon de vivre dont je fais à dessein grand étalage, l'idée viendra tout naturellement aux foules de vouloir partager mes plaisirs, ou, tout au moins, de m'en priver. Je joue un rôle révolutionnaire dont vous avez tort de sous-estimer l'importance." (p. 145)
Bref : l'essence du libéralisme, comme le démontre en plusieurs livres savants Dany-Robert Dufour !
Je parlais de travestissements. Une autre géniale subtilité de ce livre, c'est d'avoir conçu une structure à deux niveaux concentriques, où le bal masqué revêt beaucoup plus que la simple fonction de point culminant du flash-back sur la vie cachée d'Annette-Lady L. : c'est presque un roman dans le roman. Il suffit d'en juger par la chute, elle aussi très réussie sur le plan symbolique outre que narratif.
Par contre cette note ne l'est pas, réussie, sans doute parce qu'elle présuppose la connaissance de, et s'appuie sur celle qui l'a précédée du même livre, que je vous convie chaleureusement à lire ou relire : elle vous donnera peut-être envie comme à moi.
|
|
|
|
|
|
|
[Lady L. | Romain Gary] |
|
|
Auteur |
|
Message |
ingannmic
Sexe: Inscrit le: 22 Aoû 2008 Messages: 737 Localisation: Mérignac
|
|
Posté: Sam 13 Oct 2012 17:36
Sujet du message: [Lady L. | Romain Gary]
|
Commentaires : 2 >> |
|
Lady L. fête son anniversaire.
Cette octogénaire, depuis longtemps célèbre pour son esprit et sa beauté, porte un des plus grands noms de l'aristocratie anglaise. Grâce à son entremise, ses petits-enfants occupent des postes clés au sein du gouvernement et de l'administration britannique et la Reine elle-même lui a transmis, à l'occasion de cette journée, ses meilleurs vœux...
Le lecteur perçoit rapidement, sous la respectable apparence de cette vieille dame, le bouillonnement d'une personnalité hors du commun. Son acuité, son sens de l'ironie se manifestent dans les jugements qu'elle exprime intérieurement sur son environnement, et dans les réflexions que lui inspirent la façon dont son grand âge influence le comportement de son entourage. Le regard qu'elle porte sur les membres de sa famille est sans concession : elle les juge incolores, tristement conformistes, et a du mal à se reconnaître dans ces individus empesés.
Et nous découvrons bientôt que, derrière l'aristocratique Lady L., se cache une autre femme, qu'elle a pris soin de dissimuler des décennies auparavant, celle qu’elle fut sous le patronyme d'Annette Boudin.
En effet, elle se voit contrainte de débarrasser le pavillon d'été qui jouxte sa demeure de vieux souvenirs dont elle est la seule à connaître l'origine. Et ayant pour cela besoin de l'aide de Percy, le vieil ami qu'elle côtoie depuis quarante ans, elle lui confie l'histoire de ses jeunes années jusque-là tenues complètement secrètes.
Annette, parisienne issue d'une famille modeste, fut remarquée grâce sa beauté et sa débrouillardise par certains pontes du milieu de la prostitution et du banditisme. Elle fut ainsi amenée à vivre une histoire d'amour passionnée avec Armand Denis, célèbre anarchiste et terroriste de la fin du XIXème siècle, qui, pour les besoins de sa cause, introduisit la jeune femme dans la haute société.
Ce roman de Romain Gary est un régal !
Son intrigue lui permet d'instiller au récit un humour très réjouissant, porté pour l'essentiel par l’extraordinaire personnage de Lady L. Entendre cette vieille dame respectable évoquer avec tendresse et plaisir ses années d'apprentie terroriste est d'autant plus drôle qu'elle accentue avec malice la nature inconvenante de ses aventures, consciente de ses fracassantes révélations sur le guindé Percy ! C'est presque de vandalisme qu'elle fait preuve, en détruisant aux yeux de ce dernier son image de grande dame anglaise !
Et la conclusion de l'histoire est à l'image de Lady L. : surprenante, à la fois choquante et amusante, en accord avec la détermination de cette femme qui assuma tous ses choix et toutes ses contradictions jusqu’au bout.
BOOK'ING
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|