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Mots-clés associés à cette oeuvre : 39/45, amitie, biographe, biographie, ecrivain, famille, guerre, heroisme, memoire, mensonge, peres, resistance, souvenir, verite
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maroni
Sexe: Inscrit le: 02 Jan 2009 Messages: 936 Localisation: Paris
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Posté: Sam 29 Déc 2018 10:11
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Dans ce roman remarquable, Sorj Chalandon construit son histoire à partir de trois personnages : le biographe familial, le vieil homme que sa fille qui lui offre les services du biographe pour raconter sa vie de résistant Il faut ajouter un dernier, en suspension: le père du biographe, décédé, un résistant patenté et discret, un homme fluet et qui n'a pas voulu, pas pu exprimer ses faits de résistance.
Très vite, le biographe doute de la version du vieil homme. Il le presse de questions, il dépasse le trait rouge :de metteur en forme de souvenirs, il devient enquêteur. Il recherche la vérité. Au nom de son père dont il n'a pas eu les confidences ? Pourquoi cette biographie lui tient tant à coeur ?
Sorj Chalandon nous met devant la réalité et son apparence, l'histoire et l'écriture de l'histoire.
Mais finalement on peut se poser la question du poids de la vérité : en effet, est-ce celle du père du biographe, qui reste non transmise, est-celle celle du vieil homme faussaire qui a besoin de ce pour retrouver enfin sa vérité (sa délivrance)? Les deux, un kilo de plumes pour un kilo de plomb ?
Le style, la parole de Chalondon sont eux aussi remarquables de justesse et de tension.
Quant à l'intrigue, elle est pleine de rebondissements, en clair nous passons de vérités en vérités, c'est-dire la relativité de celle(s)-ci.
Un roman assez court, juste à point.
Le narrateur, lui-même fils de résistant-déporté, qui s’astreint habituellement à une grande neutralité, « Mon rôle était de prendre chaque phrase pour vraie. Je n’étais plus journaliste, pas historien , encore moins juge, » est amené à la suite des entretiens avec le vieil homme, à abandonner ce qu’il appelle « la posture du scribe » pour enquêter, interroger des documents ….. Qui fut réellement Tescelin Beuzaboc , héros de cette histoire qu’il veut intituler « Delivrances »?
Oscillant entre légende et vérité, tout à la fois récit d’un livre en train de se rédiger, réflexion sur les rapports entre le biographe et son sujet , et occasion de redécouvrir l’armée des ombres, "La légende de nos pères" est un roman où le lecteur épouse les doutes, les scrupules du narrateur , et qui maintient jusqu’à la dernière page une forme de suspense moral . Chalandon sait y analyser le poids des gestes, des regards, des silences et réveler , derrière les paroles échangées, toute l’importance du non-dit .
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