Comment échapper à la brutalité de son univers quotidien, quand on est le mécano d'une machine infernale qui tous les jours broie des tonnes de déchets rejetés par la société et parmi eux des centaines de livres mis au pilon ? En lisant à haute voix dans le RER quelques feuillets de ces livres qui ont échappé à l'inexorable destruction à laquelle ils étaient promis. Et en recherchant l'amour bien-sûr ! C'est un très joli livre empreint d'une poésie digne de Boris Vian ou, plus près de nous, d'une Anna Gavalda (tiens au fait ça fait quelque temps que je n'ai rien vu d'elle chez mon libraire ?).
La vie de Guylain Vignolles est monotone, il vit seul avec comme tout compagnon son poisson rouge, il déteste son travail à l'usine et doit en plus supporter les railleries et la "bêtise humaine" de ses collègues de travail. Mais malgré tout cela, cet un homme qui sait voir la vie du bon coté qui sait apprécier les petites choses de la vie et être fidèle en amitié. Nous entrons peu à peu dans sa vie et au fur et mesure on se retrouve à lire une histoire pleine de fantaisie, de douce folie, de tendresse.
Une fiction qui nous entraîne dans un univers poétique: un homme affublé d'un nom dont la contrepèterie le fait souffrir depuis l'enfance, vit une existence des plus mornes. Ses journées dans une usine qui détruit les livres ne sont éclairées que par la lecture, qu'il donne dans le RER, des pages épargnées...par la "chose" terrifiante et maléfique qui engloutit voracement les livres mis au pilon...
Des aventures décalées, mais pas tant que cela en fait. On suit cet amoureux des lettres avec bonheur...