"« J’ai aimé Dieu, qui n’est rien aux yeux des hommes qui ne sont rien. Je n’ai détesté ni les hommes ni les femmes. Et j’ai aimé la vie qui est beaucoup moins que rien, mais qui est tout pour nous. Je chanterai maintenant la beauté de ce monde qui est notre tout fragile, passager, fluctuant et qui est notre seul trésor pour nous autres, pauvres hommes, aveuglés par l’orgueil, condamnés à l’éphémère, emportés dans le temps et dans ce présent éternel qui finira bien, un jour ou l’autre, par s’écrouler à jamais dans le néant de Dieu et dans sa gloire cachée. »
À partir d’une promenade dans nos origines, ce livre raconte l’histoire de l’univers. Sous les traits d’un détective métaphysique, Jean d’Ormesson mène l’enquête et tente avec gaieté de percer ce mystère du rien, c’est-à-dire du tout. Ravissements et surprises sont au rendez-vous de son épatante entreprise."
Bon, encore un auteur que je n'ai jamais abordé. C'est la saison des premières fois!
Après une intro qui ne m'a pas emballé du tout, j'ai découvert une sensibilité extraordinaire sous la plume de d'Ormesson. J'ai bouffé le livre! Des notions sommes toutes complexes exprimées en peu de mots, de manière limpides et claires dans tout leur paradoxe, sans pour autant rien expliquer. Heu... je ne me fais pas comprendre? C'est normal! L'auteur parle de rien. Attention, je n'ai pas écrit : l'auteur ne parle de rien. C'est juste qu'il parle de rien.
Bon, je vous vois perplexe. Tant pis. Quelques (ex-)citations au vol :
- Ni l'espace, ni le temps, ni la nécessité ne sont le fruit de l'évolution. Ils sont là. Ils sont donnés. Ils sont massifs et inexplicables.
- Ce n'est pas assez dire que le monde réel est le meilleur des mondes possibles. Tous les autres sont imaginaires.
- Le comment relève de la science. Le pourquoi appartient au roman.
- La souffrance existe avant les hommes, mais le mal n'apparaît qu'avec eux.
Bref, beaucoup de souffle et de respiration dans ce tout petit essai. J'aime bien.
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