C'est à bord du Transsibérien que nous faisons la connaissance d'Aliocha, jeune appelé Moscovite, qui se rend sur les lieux de son affectation. Il n'en mène pas large : la perspective d'un service effectué dans une caserne du fin fond de la Sibérie, celle des bizutages et de la cohabitation avec des conscrits aussi misérables et malchanceux que lui, l'incitent à la désertion.
Hélène est elle aussi à bord du train mythique. Cette française installée depuis peu à Krasnoïarsk fuit son amant russe, qu'elle avait accompagné lors de sa prise de poste comme directeur du barrage de Divnogorsk. Elle avait présumé de ses capacités d'adaptation en pensant qu'elle supporterait le vide brut et sauvage de la Sibérie.
Ces deux individus que tout séparent -la culture, l'histoire personnelle, la personnalité- vont, le temps de quelques heures, à peine quelques jours, cohabiter dans l’exiguïté du wagon cabine d'Hélène, où Aliocha se cache de son contingent.
Je commence à croire qu'un roman de Maylis de Kérangal ne peut pas être mauvais...
Même si je n'ai pas retrouvé dans "Tangente vers l'est" le souffle de "Naissance d'un pont", ou le rythme quasi organique de "Corniche Kennedy", j'ai une fois de plus été charmée par son écriture. J'aurais certes aimé qu'elle approfondisse davantage la transcription des émotions de ses héros, qu'elle lâche davantage la bride à son imagination pour dépeindre ce troublant face-à-face.
Mais j'ai tout de même apprécié sa maîtrise des mots, sa façon de faire coller son texte à l'environnement glacial et figé qui sert de cadre au récit. Elle nous fait ressentir le rythme laborieux du voyage, la glauque austérité de cette nation qui défile derrière les fenêtres, elle nous imprègne de la promiscuité qui règne à l'intérieur du train, nous faisant subir les odeurs, la brutalité des contacts physiques qu'elle provoque.
J'oublierai sans doute assez vite "Tangente vers l'est", mais j'ai malgré tout passé à le lire un moment agréable.
C'est à bord du Transsibérien que nous faisons la connaissance d'Aliocha, jeune appelé Moscovite, qui se rend sur les lieux de son affectation. Il n'en mène pas large : la perspective d'un service effectué dans une caserne du fin fond de la Sibérie, celle des bizutages et de la cohabitation avec des conscrits aussi misérables et malchanceux que lui, l'incitent à la désertion.
Hélène est elle aussi à bord du train mythique. Cette française installée depuis peu à Krasnoïarsk fuit son amant russe, qu'elle avait accompagné lors de sa prise de poste comme directeur du barrage de Divnogorsk. Elle avait présumé de ses capacités d'adaptation en pensant qu'elle supporterait le vide brut et sauvage de la Sibérie.
Ces deux individus que tout séparent -la culture, l'histoire personnelle, la personnalité- vont, le temps de quelques heures, à peine quelques jours, cohabiter dans l’exiguïté du wagon cabine d'Hélène, où Aliocha se cache de son contingent.
Je commence à croire qu'un roman de Maylis de Kérangal ne peut pas être mauvais...
Même si je n'ai pas retrouvé dans "Tangente vers l'est" le souffle de "Naissance d'un pont", ou le rythme quasi organique de "Corniche Kennedy", j'ai une fois de plus été charmée par son écriture. J'aurais certes aimé qu'elle approfondisse davantage la transcription des émotions de ses héros, qu'elle lâche davantage la bride à son imagination pour dépeindre ce troublant face-à-face.
Mais j'ai tout de même apprécié sa maîtrise des mots, sa façon de faire coller son texte à l'environnement glacial et figé qui sert de cadre au récit. Elle nous fait ressentir le rythme laborieux du voyage, la glauque austérité de cette nation qui défile derrière les fenêtres, elle nous imprègne de la promiscuité qui règne à l'intérieur du train, nous faisant subir les odeurs, la brutalité des contacts physiques qu'elle provoque.
J'oublierai sans doute assez vite "Tangente vers l'est", mais j'ai malgré tout passé à le lire un moment agréable.
|