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[Il était une fois en France. T. 6, La Terre promise | F...] |
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Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Mer 29 Mai 2013 21:56
Sujet du message: [Il était une fois en France. T. 6, La Terre promise | F...]
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En juillet 1949, Joseph Joanovici pourrait s’en tirer à son procès l’accusant de collaboration et d’enrichissement durant la guerre. Il bénéficie du soutien de nombreux témoins garantissant son aide apportée à la Résistance, de solides appuis politiques, d’un excellent avocat. Pourtant, il se méfie toujours, essaie de soudoyer les jurés, de faire pression mais le juge Legentil, avant les délibérations et le verdict, rapporte à un juré incorruptible le meurtre du jeune résistant Robert Scaffa perpétré par Joanovici. L’affaire Scaffa évoqué au procès de la Cour de Justice suffit à le faire condamner lourdement. Malgré tous ses déboires, le petit juif roumain va trouver la force de se relever et de combattre. Libéré, il est assigné à résidence à Mende, en Lozère. Là, il va reprendre ses affaires et se refaire beaucoup d’argent, toujours à la limite de la légalité. Molesté par des malfrats qui veulent le rançonner, ne se sentant en sécurité nulle part, il embarque pour la Terre promise, le nouvel Etat d’Israël, abandonnant sa fidèle et amoureuse Lucie. Las, Legentil exerce encore et toujours son pouvoir de nuisance. Rejeté de son pays d’adoption, Joanovici est à nouveau emprisonné. Libéré, vieux et usé, il demeure toujours traqué. La confrontation finale avec le petit juge de Melun sur un banc public sera le dénouement tragique d’une incroyable saga, celle d’un chiffonnier illettré expatrié, doté d’une vitalité, d’une force de conviction, d’un opportunisme exceptionnels. Ses décisions sont mûrement réfléchies mais ses actes grands ou vils relèvent souvent d’une improvisation, parfois géniale, à d’autre moment limite. Joanovici n’est ni bon ni méchant. Il réagit aux circonstances tendues et dangereuses comme un loup aux aguets et aux abois.
Jamais le scénario ne faiblit tout au long des six volumes constituant la série. Son principal intérêt réside dans cette ambiguïté permanente où se débat le personnage principal. Il semble cumuler les handicaps et pourtant il surnage dans une période glauque où le juif est traqué pour être dépouillé puis exterminé. Joanovici n’abandonne jamais sa famille même s’il déserte son foyer et néglige sa femme. Il n’a de cesse de veiller à leur sécurité. Le juge Legentil représente la loi à la lettre jusqu’à en perdre l’esprit. Dans une ultime explication de texte, Joanovici lui ouvre ses tripes et lui démontre qu’on ne peut pas vivre sans se salir les mains. Racontant sa vérité, il comprend le meurtre de sa femme Eva. Cette épopée non chevaleresque a été encensée par la critique, primée à Angoulême et plébiscitée par le public. Elle est de bonne facture mais elle n’est pas la meilleure ne serait-ce à cause d’un dessin parfois caricatural quant aux visages (le juge Legentil a un faciès en lame de couteau), sans réelle densité qu’un manque de travail sur les matières accentue. Le graphisme est heureusement rehaussé par une mise en couleur réussie, un découpage, une mise en page et des cadrages efficaces.
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[Il était une fois en France. T. 5, Le petit juge de Mel...] |
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Dim 26 Mai 2013 19:24
Sujet du message: [Il était une fois en France. T. 5, Le petit juge de Mel...]
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En 1946, le juge d’instruction de Melun, Legentil s’intéresse de près à l’affaire Robert Scaffa car il est convaincu que Joanovici est directement responsable de la mort du jeune résistant. Il va d’autant s’acharner sur Joanovici qu’il le soupçonne d’avoir fait exercer d’abominables pressions sur sa famille, n’hésitant pas à violenter sa femme qui, craignant pour sa sécurité, quitte son mari, le laissant seul avec son remords, sa hargne et son aveuglement. Dans sa soif monomaniaque de justice le confinant à la folie et au meurtre, Legentil fait libérer des malfrats qui vont s’en prendre à la famille de Joanovici, tuant accidentellement Eva, sa femme.
L’avant-dernier tome de la série se décentre sur le personnage de Legentil. Joanovici commence a être frappé dans sa chair. Incarcéré, brutalisé, il devient une bête traquée et ses appuis n’y changent rien. Il plonge à son tour dans la solitude, la décadence et le chagrin. Pourtant, il lutte, s’acharne et semble relever la tête.
Le récit est toujours bien tenu et la narration reste fluide, le découpage dynamique. Le dessin et les cadrages renforcent le sentiment d’urgence qui étreint les personnages. Le seul bémol tient peut-être au graphisme qui manque de substance. Le trait désincarne une histoire tragique qui se noue tel un nœud coulant sur le cou du petit juif roumain.
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[Il était une fois en France. T. 4, Aux armes, citoyens ...] |
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Sam 04 Mai 2013 21:23
Sujet du message: [Il était une fois en France. T. 4, Aux armes, citoyens ...]
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Les heures troubles de l’année 1944 en France rendent les Allemands davantage féroces et les résistants toujours plus entreprenants. Dans le couvent de la Brosse-Montceaux, les moines gèrent un stock d’armes à destination du maquis. Le SS Wilhem Korf a fait libérer nombre de résistants moyennant finances pour satisfaire à la demande de Joseph Joanovici mais la hiérarchie allemande demande des comptes à Korf. Le SS se justifie en avançant qu’il infiltre les réseaux de la résistance. Alors il exige de Joanovici des noms. Les moines sont dénoncés. Sans état d’âme, Korf les fait torturer puis en fait exécuter cinq sur place, les autres étant incarcérés. Le couvent est réduit en cendre. Rapidement, les résistants sont arrêtés à Paris sur dénonciation de Joanovici qui fait endosser le rôle du traître à un jeune du réseau, Robert Scaffa, miraculeusement arrivé en retard au rendez-vous fatal. Contraint par Bourguignon de tuer le jeune homme, Joanovici doit faire feu en regardant dans les yeux un homme implorant qu’il sait innocent et pour cause. L’armée allemande est en déroute et les rats comme Korf quittent la capitale par les portes dérobées. Bien qu’ayant détruit les dossiers le concernant et compilant toutes ses tractations avec l’occupant, Joseph Joanovici va se trouver malmené à la Libération. Il doit encore et toujours donner la preuve de ses bonnes intentions et de son double-jeu. Il donne alors les deux chefs de la gestapo française. Le sinistre Henri Chamberlain, dit Lafont, fanfaronnera encore juste avant que sa sentence de mort soit prononcée : « Pendant quatre ans j’ai eu toutes les plus belles femmes, des orchidées, du champagne, du caviar à la louche… J’ai vécu dix vies, je peux bien vous en donner une. » Finalement, Joseph Joanovici obtient son certificat de grand résistant des mains du préfet mais il sait qu’il doit rester sur le qui-vive.
L’histoire est contée avec brio par le scénariste Fabien Nury. Il n’est jamais possible pour le lecteur d’accabler le profiteur Joseph Joanovici qui lutte pour sa survie et se dépouille toujours un peu plus alors que l’étau se resserre. Il sent qu’il ne sera jamais libéré d’une collaboration qui l’aura enrichi plus que nécessaire mais terriblement appauvri intérieurement. Le dessin de Sylvain Vallée est d’une grande lisibilité qu’un découpage dynamique et des cadrages serrés où les gros plans abondent renforcent au mieux.
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[Il était une fois en France. T. 3, Honneur et Police | ...] |
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Auteur |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Ven 26 Avr 2013 20:02
Sujet du message: [Il était une fois en France. T. 3, Honneur et Police | ...]
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Joseph Joanovici amasse dans des caves des millions en billets de banque que les souris grignotent. Sentant le vent de l’histoire tourner et le roussi venir, il décide d’investir dans la Résistance afin d’assurer ses arrières quand la Libération viendra et que les « braves gens… voudront faire payer des années de pétoche et de privation à quelqu’un ». Il paie la libération de Lucien Piednoir et d’André Fournet alias Bourguignon et Belette, détenus par la milice française, deux « membres du réseau de résistance Honneur et Police ». Joanovici va jouer double-jeu, secourir des hommes et les dénoncer, selon ses plans et ses intérêts. La libération de 35 détenus en soudoyant un officier allemand, Wilhem Korf, moyennant 20 000 francs par prisonnier, avec Lucie, la secrétaire de Joanovici, en prime, finit par convaincre le réseau de résistants de l’importance de Joseph Joanovici.
Le 3e tome ne démérite pas et maintient la série en haut du pavé. Joseph n’est pas un bon petit père. Il délaisse sa femme, ses enfants, sa religion, ses origines et se consacre aux affaires, transformant la ferraille en or. Collaborant sans retenue, étendant ses réseaux mafieux, Joanovici semble surfer sur la vague antisémite, la pègre et la machine de mort allemande. Entreprenant, il anticipe l’éviction des Allemands et les débordements de la Libération. La mort des hommes et la perte de l’amour l’affectionnent profondément. D’un abord cynique, calculateur, profiteur, l’homme est la proie du doute, du dégoût, de la peur.
Une nouvelle fois, le scénariste a su fluidifier un récit documenté et charpenté et le dessinateur rythmer l’histoire par un découpage et des cadrages cinématographiques.
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[Il était une fois en France. T. 2, Le vol noir des corb...] |
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Message |
Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Mer 06 Mar 2013 20:06
Sujet du message: [Il était une fois en France. T. 2, Le vol noir des corb...]
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Goebbels l’avait bien dit au grand réalisateur allemand Fritz Lang dont il voulait en faire le héraut du régime nazi : « C’est nous qui décidons qui est juif et qui ne l’est pas ». Le second volume de la série « Il était une fois en France » se fait l’écho du sinistre nazi zélé. Joseph Joanovici porte les caractéristiques physiques de l’« archétype » juif définis par les matraqueurs teutons. Cela ne l’empêche pas d’obtenir un certificat le consacrant aryen. Il bénéficie de toutes les protections possibles car il fournit le Reich en métaux indispensables à la machine de guerre allemande. Payé en lingots d’or fournis par l’Etat français à la botte, Joanovici s’enrichit considérablement et arrose copieusement ses protecteurs. Cela ne suffit pourtant pas à le sauver des envieux et des malfrats. L’Occupation est une période à l’envers où le truand est roi, où l’assassin parade, où le violent dicte sa loi. Henri Chamberlin, chef de la gestapo parisienne basée rue Lauriston, fait la pluie et le sale temps. Il recrute ses sbires dans les prisons. Joanovici essaie de protéger ses employés en leur octroyant des faux papiers, sa famille en la dissimulant, sa vie en la jouant. Parfois réduit à exhiber sa circoncision face à un Chamberlin immonde, il en apparaîtrait presque sympathique alors qu’il s’enrichit sans honte apparente tout en collaborant sans état d’âme, alors qu’il néglige sa femme et ses enfants en restant fidèle à sa secrétaire maîtresse dévouée corps et âme.
Le second volet déroule une narration plus classique, moins étonnante que celle du premier tome tout en flash-back. Les rebondissements sont pourtant constants. Les personnages s’affirment et se nuancent sans cesse. La machination est en marche et l’homme est en partie responsable de sa vie. Il devra forcément en payer les conséquences voire les arriérés.
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[Il était une fois en France. T. 1, L’Empire de Monsieur...] |
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Franz
Sexe: Inscrit le: 01 Déc 2006 Messages: 1992 Localisation: Nîmes
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Posté: Mar 05 Mar 2013 11:34
Sujet du message: [Il était une fois en France. T. 1, L’Empire de Monsieur...]
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Dans la Moldavie tsariste, Joseph Joanovici, enfant juif, ne doit son salut qu’à sa capacité à contrôler ses émotions sans rien trahir de sa présence. Nicolas II a ordonné en 1905 la mise à mort des bolcheviks et des juifs. Joseph voit la tête décapitée d’un membre de sa famille rouler dans la neige alors qu’il est tapi sous le plancher surélevé de l’isba. Il y rencontre Eva, enfant terrorisée, sa future femme. A la fin de sa vie, entourée de Lucie, sa fidèle secrétaire toujours amoureuse, il se croit encore poursuivi par Legentil, un pugnace juge d’instruction de Melun. Joseph Joanovici n’a pas seulement fait fortune en vendant de la ferraille dans le Paris de l’Entre-deux-guerres, il est accusé dès le 4 mars 1947 de « corruption de fonctionnaires, contrebande, trafic de devises, intelligence avec l’ennemi, haute trahison et meurtre ». A deux doigts d’être arrêté, Joseph s’enfuit. Il se remémore son arrivée avec Eva chez l’oncle de sa femme, Emile Krugh, ferrailleur à Clichy, le 14 juin 1925. Travailleur acharné, Joseph récupère, négocie, économise et propose à son oncle de s’associer. Par un coup double, il l’extirpe des mains de la pègre locale qui le rackette en lui remboursant ses dettes et il l’expulse par là même de sa propre entreprise en prenant définitivement l’ascendant. L’exilé roumain illettré calcule, manipule, délaisse sa femme et sa fille, sans le moindre scrupule. Pourtant, il sait prendre des risques sans état d’âme et mettre au pas la mafia locale en jouant de ses accointances avec la police. Chacun y retrouve ses petits sauf les malfrats qui plongent. Joseph est installé, redoutable caïd charismatique. Il a des dossiers sur beaucoup d’huiles corrompues. Il est protégé en haut lieu mais cela ne suffit plus pour le soustraire à la justice. Legentil tient à faire respecter la loi. Sa femme va être violentée par des hommes de main du mafieux et le quitter. Pour Legentil, l’arrestation de Joanovici devient une idée fixe.
Le premier tome d’une série prévue en six volumes est particulièrement bien architecturé avec des sauts spatio-temporels réussis, passant d’une époque à l’autre sans s’égarer au passage, des flash-backs éclairants qui dynamisent le récit. Le personnage principal se dessine en nuances. Ni noir, ni blanc, il nage sous une chape d’ambiguïté. Il trompe sa femme mais conserve quand même son amour. La galerie de trognes que le dessinateur a concoctée encadre une histoire crédible inspirée de personnages et de faits réels. Le décor du Paris de la première moitié du vingtième siècle est vraiment bien rendu, plafonniers, stucs, pavés, mobilier, tacots, une époque révolue qui palpite encore en marge de Paname. Seul le titre fait tache, trop long, connoté avec le film de Sergio Leone mais ce n’est qu’un détail sans importance. On a envie de connaître la suite de la saga.
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