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Les notes de lectures recherchées

2 livres correspondent à cette oeuvre.

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Notation moyenne de ce livre : (2 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre :

[Ethno-roman | Tobie Nathan]
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apo



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 23 Aoû 2007
Messages: 1954
Localisation: Ile-de-France

Posté: Mar 02 Aoû 2016 20:09
MessageSujet du message: [Ethno-roman | Tobie Nathan]
Commentaires : 0 >>

Cet ouvrage est une autobiographie plutôt singulière : il mêle à la fois souvenirs biographiques, récits familiaux qui remontent à de nombreuses générations passées, donc réflexions identitaires personnelles d'une part, et une narration du parcours intellectuel de son auteur, en particulier eu égard à son affiliation (puis désaffiliation) à la psychanalyse ainsi qu'à son objet d'études transformé par lui en pratique clinique, l'ethnopsychiatrie. La construction du livre rejette clairement la chronologie, sans doute parce que, dans son cas, l'ethnopsychiatrie n'a pas succédé à et remplacé la psychanalyse dans une trajectoire linéaire ; par contre, elle privilégie des personnages-clefs ou des événements fondamentaux, encodés souvent sous un nom dont le mystère se révèle au cours du chapitre ou beaucoup plus tard – ex. Tyrone Power (le père de l'auteur), George Sand (sa mère), Anthony Perkins (son frère), Dobó (et, je crois comprendre, également Weissmuller) Georges Devereux, son maître et directeur de doctorat, ainsi que « S'asseoir par terre » pour Mai 68 et « Jour de fête » pour sa généalogie. La rupture de toute chronologie est renforcée par l'insertion, à l'intérieur de presque tous les chapitres, de récits, parfois intégralement en italiques, intitulés d'après un lieu et une année, dont le rapport au corps du chapitre n'est certainement pas celui que ces repères indiquent...

Si les thèmes récurrents de l’œuvre sont donc le judaïsme (égyptien), l'exil, la sexualité, les dieux et autres « êtres », les différentes pratiques thérapeutiques, cette « révolution culturelle française » qu'a été Mai 68, et toute une pensée de l'identité faite de volonté et d'appartenances, selon une dialectique que les cit. choisies indiqueront, si, de plus, mes propres intérêts vont évidemment vers cette autre dialectique entre psychanalyse et ethnopsychiatrie (mes cit. en témoignent aussi...), je dois avouer que l'étrange construction du livre m'a longtemps un peu frustré. Je trouvais des redites, quelques longueurs, plusieurs idées déjà rencontrées dans d'autres ouvrages de Nathan (découvrir quelle est réellement la part des récits familiaux personnels dans Ce pays qui te ressemble !). Ensuite, pris dans la mélodie d'une longue histoire de vie orale, comme dans l'intimité d'une conversation privée, et presque en savourant ces redites, gage d'une connaissance qui se développe et qui ne peut se passer de revenir sur les soucis individuels de celui qui se raconte, à l'instar d'une déambulation autour d'un dolmen, j'ai fini par penser que cette forme était la meilleure possible, la plus sincère et accueillante, et ce livre le mieux adapté pour se familiariser avec la pensée d'un auteur que j'apprécie de tout cœur.

« Le métier d'homme n'est rien d'autre que la tentative toujours répétée de percevoir ses propres singularités et de les apprivoiser. » (pp. 217-218)

« L'identité n'est pas une nature, mais une volonté » (p. 219)

« Je crois que c'est de […] cet éventail des possibles inscrits dans notre histoire que nous gardons à la fois un doute sur notre identité et une conscience aiguë de sa contingence. Certains que notre "soi-même" a été le fruit du hasard, il nous est impossible d'être fiers de nous-mêmes. Il nous reste une angoisse fondamentale, une sorte de peur à être. Et cette dérision qui rend pensables les théories les plus invraisemblables. » (p. 265)

« Je me disais aussi, bien sûr, que si les guérisons tardaient à venir, c'est que je ne savais pas m'y prendre, trop impétueux, trop plein de références, trop interventionniste, trop désireux de réussir mes cures.. trop... […] Les patients se portaient mieux en règle générale – ou plus exactement ils étaient portés par le déroulement de la cure qui leur insufflait à un rythme régulier, comme en une transfusion, goutte à goutte, leur dose d'espoir. Mais je ne voyais pas poindre les transformations radicales que j'attendais. » (pp. 295-296)

« Je crois aujourd'hui que [la naissance de mon fils] Michaël est venu[e] me délivrer d'une idée folle qui découlait nécessairement de la pratique de la psychanalyse, celle de croire à l'existence d'un homme nu, individu désirant, mû par sa seule volonté, n'appartenant qu'à lui seul. J'ai soudain pris conscience d'une immense solitude, moi qui vivais dans un nouveau pays, la France, sans mes anciens, sans mes lieux de culte, sans mes morts, sans les objets, les "choses" des ancêtres, sans les rites qui venaient scander l'ordre du monde... » (p. 303)

« Dans mes réflexions théoriques, l'intérêt pour "l'inconscient" commençait doucement à se diluer, remplacé par mes interrogations, de plus en plus complexes et documentées, sur les esprits. Les esprits étaient partout, dans tous les mondes, toutes les cultures, sous toutes les latitudes. Je les percevais très lointains, à travers les prismes des condamnations rationalistes, et très proches, enchâssés dans l'histoire de ma famille, dans les traditions du monde où j'étais né. Les esprits commençaient à me paraître plus intelligents que l'inconscient, leur poursuite moins rébarbative, leur connaissance plus complexe et plus riche. Car après tout, devant une "manifestation de l'inconscient", on n'avait qu'une seule solution : se soumettre à sa loi. » (pp. 322-323)

[Réf. À noter : Médecins et sorciers, coécrit avec Isabelle Stengers]
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[Ethno-roman | Tobie Nathan]
Auteur    Message
Automnale



Sexe: Sexe: Féminin
Inscrit le: 30 Oct 2007
Messages: 576
Localisation: Montigny le bretonneux

Posté: Mar 26 Mar 2013 23:03
MessageSujet du message: [Ethno-roman | Tobie Nathan]
Commentaires : 0 >>

L'auteur décrit son chemin jusqu'à l'ethnopsychiatrie. Émigré d'Égypte pendant son enfance, de famille juive, il grandit en Italie puis à Gennevilliers. Il se passionne pour la psychanalyse, et trouve son maître en un certain Pr Devereux. Il raconte des rencontres avec des ethnies lointaines, notamment, leurs pratiques de guérison. Le tout est très intéressant et m'a donné envie d'aller voir plus loin, car l'auteur a écrit des policiers.
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