J'ai déjà dit l'essentiel dans ma note de lecture sur le tome 1.

En refermant ce second tome, j'ai avant tout ressenti un grand sentiment de vide: ce soir, je ne pourrai pas retrouver André, Pierre, Natacha et les autres... Un peu comme si j'avais perdu des proches qu'il me tarde de retrouver. Je me sens orpheline des personnages et du monde de ce livre. Et pourtant, même si le sentiment de vide domine actuellement, quelle richesse que d'avoir lu ce livre. Car je me sens enrichie d'une vie parallèle, de pensées et d'expériences que je n'auraient jamais vécues sans Tolstoï.

Cependant, alors que je n'avais pas la moindre critique à l'encontre du tome 1, j'ajoute un bémol concernant le tome 2: son épilogue. Celui-ci m'a en effet semblé superflu, car les réfléxions sur le sens de l'histoire me semblaient redondantes par rapport à celles parsemant le livre, et la volonté de clore le destin des personnages enlever de son mystère à cette grande fresque pour laquelle une fin ouverte m'aurait mieux convenu.

Mais qu'importe, l'épilogue n'enlève rien à l'absolue perfection des quatre livres qui précèdent. Vous qui m'avez pas encore lu "La guerre et la paix", réjouissez-vous: l'une des plus belles lectures qui soit est encore devant vous... Et à moi restera le bonheur de l'avoir lu.

En refermant ce premier tome, je me dit que c'est des livres comme celui-ci qui font que j'aime lire. Même si je lis quantité de livres qui me plaisent plus ou moins, il suffit qu'il y en ait un seul aussi extraordinairement merveilleux que celui-ci pour justifier à lui seul mon amour de la lecture.

J'ai envie, comme Alain, de dire "Lisez, relisez ces pages éternelles, vous n'en trouverez nulle part ailleurs l'équivalent". Et j'ai envie, comme Flaubert, de "pousser des cris d'enthousiasme en le lisant".

Ce livre est juste parfait à mes yeux... Mais pourquoi suis-je si emballée?

Je crois que la première raison est que ce roman consitue une vaste fresque par laquelle on est emporté. Notre vie quotidienne "réelle" devient soudain secondaire et insignifiante par rapport à la vie que l'on mène "dans le livre". Car ce livre recrée un véritable monde à lui tout seul (ce qui suppose un livre d'une certaine taille et moultes descriptions).

Ensuite il y a les personnages, tous complexes et bien caractérisés. Et je ne parle pas simplement d'un ou deux héros, mais d'une multitude de personnages, tous rendus vivants avec le même réalisme et la même finesse psychologique.

Et puis il y a le côté historique des guerres napoléoniennes, et la peinture de cette noblesse russe avec ses codes si particuliers, et les histoires d'amour, et les intrigues liées au pouvoir, et... Et le style, si clair et limpide, d'une grande élégance sans jamais être compliqué... Et le Prince André pour lequel j'ai un faible... Et encore...

Je pourrai continuer des heures à énumérer les innombrables qualités de ce roman, sans trouver le moindre défaut.

Heureusement, c'est pas fini, il me reste à terminer le tome 2 :D

Ce premier tome s'étale sur les années 1805 - 1811 (début de la campagne de Russie) des guerres napoléoniennes. La narration bascule des salons de la haute société à Moscou et Saint-Pétersbourg aux champs de bataille (Austerlitz) Le récit de Tolstoï a pour vocation d'illustrer une philosophie complexe de l'Histoire qui infirme le rôle des "grands" personnages historiques ou des événements pris isolément.
Si l'écriture est agréable, et abordable à tout lecteur, j'ai tout de même eu des moments d'ennui profond et d'inquiétude surtout au début du roman. Vraiment insensible aux longues scènes de salons, aux préoccupations des familles de la haute société, j'éprouvais une désagréable nausée à réouvrir régulièrement le livre. Pourtant progressivement je me rendais compte du caractère subtile et critique du propos de Tolstoï. On ne peut pas adhérer aux personnages parce qu'ils évoluent dans un monde détaché de la réalité. En me laissant entraîner par cette vision, j'ai complètement pénétré dans l'histoire (en lisant en diagonale les récits de bataille...)

Un très grand livre.

Ce tome couvre la période 18O5 (Austerlitz) au début 1812 (début de la campagne de Russie). On y découvre la société russe de Moscou et de Saint Pétersbourg au travers des familles Rostov (Natacha, Boris, Pétia et Sonia), Bolkonski (le vieux prince, la princesse Maria et le prince André) avec Pierre (futur comte Bezoukhov).

Je ne ferai pas ici de résumé de l'histoire, c'est un exercice trop difficile... Mais j'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce grand classique, qui peut paraître un peu indigeste comme ça, à première vue, mais qui se révèle très "lisible" et bien écrit, avec peu de temps morts... J'avoue, j'ai lu un peu en diagonale les passages consacrés à la bataille d'Auterlitz et aux tactiques militaires mais finalement, ça représente peu de pages et le reste est un régal...

Je me précipite donc sans faire de pause sur le deuxième tome!

Une fresque historique extraordinaire, à la fois une épopée et une histoire d'amour avec des personnages inoubliables, Pierre, Natacha et même le Prince André.