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Les notes de lectures recherchées |
4 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 3 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
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[Un testament espagnol | Arthur Koestler] |
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Auteur |
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Message |
amiread1
Sexe: Inscrit le: 16 Mar 2007 Messages: 812 Localisation: Chateaudun
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Posté: Ven 08 Fév 2013 19:49
Sujet du message: [Un testament espagnol | Arthur Koestler]
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Que ressent-on lorsque nous sommes condamnés à mort ? à quoi pense t-on dans sa cellule ? quels moyens inventerions-nous pour "tenir", physiquement et psychologiquement ? Le grand Arthur Koestler s'est trouvé confronté à ces questions en janvier 1937 quand il fut arrêté par les nationalistes de Franco et condamné à mort pour "espionnage".
Envoyé en Espagne par son journal le "News chronicle", son grand tort aux yeux des nationalistes est d'avoir déjà publié en Grande-Bretagne un livre au vitriol sur les enjeux de la guerre civile espagnole, égratignant au passage le général Queipo de Llano, reître sanglant et passablement ridicule qui officiait alors à Séville.
Récit à la fois sobre et émouvant. Koestler se veut d'une précision entomologique. Chaque détail à son importance. Les petits riens d'une journée de condamné à mort : un morceau de savon trouvé dans la douche ; le bibliothécaire de la prison qui lui apporte , ô ironie, "Voyage autour de ma chambre" de X. de Maîstre, mais en espagnol...le sourire d'un gardien, un mégot trouvé dans la cour....Et puis ce refrain terrible que nous asséne Koestler: " -Du mardi au mercredi, on en fusilla dix-sept.
-Du jeudi au vendredi, on en fusilla huit.
-Du vendredi au samedi, on en fusilla neuf.
-Du samedi au dimanche, on en fusilla treize.
Je déchirai des petits lambeaux de ma chemise que je mis en tampon dans mes oreilles pour ne rien entendre la nuit. En vain. Je me fis des coupures dans les gencives avec l'éclat de verre et prétendis souffrir d'hémorragies pour obtenir de l'ouate iodée. Je me la fourrai dans les oreilles. Cela non plus ne servit à rien. "
Arthur Koestler était malgré tout un privilégié (il le reconnait volontiers). Il fut échangé au bout de deux mois avec la femme d'un as de l'aviation nationaliste retenue par les républicains.
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[Un testament espagnol | Arthur Koestler] |
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Auteur |
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Message |
daffodil
Sexe: Inscrit le: 27 Fév 2007 Messages: 297 Localisation: Ile de France
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Posté: Mar 18 Aoû 2009 17:05
Sujet du message: [Un testament espagnol | Arthur Koestler]
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" Aucun des personnages de ce récit n'est imaginaire. La plupart sont morts à présent"
Ce sont les premières phrases de l'introduction écrite en automne 1937.
En janvier 1937, l'auteur est à Paris où il vient de publier un livre sur la guerre civile en Espagne. Son journal, le News Chronicle, lui demande de retourner en Espagne couvrir l'offensive des rebelles qui va commencer sur Malaga.Il part le soir même et arrive le 27 Janvier.Déprimé par la désorganisation ambiante, il écrit sur des feuilles volantes les événements de chaque jour. Le 8 Février, les franquistes entrent tranquillement dans Malaga.
"Malaga ne s'est pas défendue.
La ville a été trahie par ses chefs, abandonnée, livrée au couteau."
Deux jours après, il est arrêté ainsi que son hôte, un biologiste anglais à la retraite. Il est condamné à mort. Dès lors son journal décrit ce que ressent un homme qui peut à tout moment être exécuté. Il sera emprisonné presque trois mois et finalement échangé contre la femme d'un officier phalangiste.
Son style, très sobre, est aussi très émouvant quand il parle de ses amis républicains:
"Ils rêvaient d'apprendre à lire quand la guerre serait finie. Ils rêvaient d'habiter seulement trois par chambre et de manger de la viande deux fois par semaine et de s'acheter un costume des dimanches et une montre; car, lorque la guerre serait finie la vie commencerait pour eux. Ils croyaient qu'il faut vivre et même lutter pour vivre et même mourir pour que les autres vivent.Ils croyaient à tout cela et comme ils y croyaient très fort,comme leur existence tenait à cette foi,ils n'avaient pas peur de la mort.Mais ils avaient très peur de mourir. Car c'étaient des civils, soldats du peuple, soldats de la vie et non de la mort."
C'est, je pense, un des plus beaux livres de Koestler.
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[Un testament espagnol | Arthur Koestler] |
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