Samuel Goldberg, âgé de 92 ans, membre éminent de la communauté juive de Francfort est assassiné à son domicile par, semble-t-il, une vieille connaissance. Le chiffre 16145 est écrit à côté du cadavre en lettre de sang. L’autopsie révèle le tatouage de son groupe sanguin, démontrant que le mort, ancien SS, avait usurpé l’identité de Goldberg. L’enquête est immédiatement close sous pression américaine. Rapidement, un autre cadavre est retrouvé, exécuté comme Goldberg, avec une arme et des balles datant de la Seconde guerre mondiale. La victime, Hermann Schneider, ancien nazi confit dans la nostalgie du bon vieux temps, était aussi un proche de la richissime et respectée Vera Kaltensee. Le commissaire von Bodenstein épaulé par Pia Kirchhoff amassent les indices, ouvrent des pistes mais ne trouvent pas le fil conducteur liant les assassinats orchestrés savamment et encore moins le mobile des crimes. De nouveaux meurtres s’ajoutent aux précédents, chacun marqué du même mystérieux chiffre 16145. Anita Frings, amie proche de Vera Kaltensee, est extraite de sa maison de retraite et liquidée dans les fourrés par un proche. Comme pour les autres morts, la vieille pensionnaire avait un passé à enfouir. Elle avait été gardienne dans le camp de concentration de Ravensbrück. Avec Vera, Oskar (Goldberg) et Hans (Schneider), ils se désignaient comme les quatre mousquetaires, tous originaires de Prusse orientale. L’enquête se resserre autour de la famille Kaltensee.
Le roman de presque cinq cents pages n’est pas toujours facile à suivre car les personnages se multiplient et les noms allemands ne sont pas vraiment aisés à mémoriser. Pourtant, immédiatement, l’intrigue est mise en place et ne se relâche pas. A mesure qu’un suspect potentiel se découvre, la piste se brouille mais le lecteur ne perd pas le fil pour autant. La pugnacité du policier Pia Kirchhoff, personnage central, accroche l’intérêt. Il faut parfois laisser reposer le pudding de Nele Neuhaus au risque de patiner un peu à la reprise du roman. Les dialogues ne brillent pas par leur percussion et leur incision. L’ensemble dégage néanmoins assez d’effluves nauséabonds pour avoir envie d’aller tout au bout des turpitudes humaines et reposer le couvercle sur la poubelle de l’histoire.
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